L’Allemagne exprime de plus en plus ouvertement son mécontentement vis-à-vis de la BCE et de sa conception de l’euro. Cette tension grandissante pourrait rapidement déboucher sur une crise ouverte.
Comment l’euro divise l’Europe
Le sommet des ministres des Finances du G20, qui s’est tenu lundi dernier à Brisbane, a permis de prendre la mesure des divisions qui affaiblissent l’Europe, et qui tournent toutes autour de la politique monétaire et de la relance de la croissance. L’Allemagne défend une ligne orthodoxe rigoureuse : politique monétaire restrictive et retour à l’équilibre budgétaire, pendant que les pays à l’ouest et au sud du Rhin prônent un laxisme monétaire et budgétaire pour relancer la croissance.
Entre les deux « partis », la querelle prend l’allure d’une guerre de religions, chacun accusant l’autre d’hérésie.
Wolfgang Schaüble a été encore plus explicite : « Dès que la France et l’Italie mettront en oeuvre des réformes structurelles substantielles, la situation en Europe changera. Les leaders responsables en France et en Italie savent très bien ce qui doit être fait mais il leur est difficile de convaincre leur parlement et leur opinion publique. »