Au moment où les forces Kurdes luttent à Kobané contre les combattants de l’État islamique, la Turquie a décidé de réagir, à sa manière, en bombardant des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
L’aviation turque a lancé plusieurs raids aériens contre les positions du PKK dans la province de Hakkari, à proximité de la frontière irakienne. Des militants kurdes y harcelaient depuis plusieurs jours les forces d’Ankara stationnées dans le poste de police du village de Daglica.
La rupture du cessez-le-feu en vigueur depuis mars 2013 pourrait accélérer le retour des combattants du PKK, sur le sol turc, ces derniers s’étaient installés dans le nord de l’Irak et avaient décidé de revenir dans le Kurdistan turc il y a un an, jugeant que les autorités turques n’avaient pas respecté les termes de l’accord accordant plus de droits aux kurdes de Turquie. Le chef du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 a averti que la chute de Kobané, où les Unités de protection populaire (branche armée du PYD, Parti de l’union démocratique, l’équivalent en Syrie du PKK) tentent de contenir l’assaut de l’État islamique, signifierait la reprise des hostilités contre Ankara.
200 000 Kurdes ont fui en Turquie face à l’avance des jihadistes. L’inaction de l’armée turque, qui regarde tomber Kobané, a provoqué la semaine dernière de nombreuses émeutes en Turquie faisant trente-quatre morts et des centaines de blessées dans les rangs du PKK des forces de l’ordre et d’AKP, le parti du président Erdogan. Ankara a démenti laisser la coalition internationale utiliser ses installations militaires, contrairement aux affirmations de Washington.