Cless, si ce que tu dis est vrai çà ne change rien au problème.
Il est clair qu’Ataturk avait une haine profonde pour le sultanat et le califat.
Pourquoi ?
Parce que le Sultan avait signé les accords de Sèvres qui créaient une Arménie indépendante en Anatolie, qui donnaient une autonomie aux Kurdes, et qui donnaient à la Grèce des territoires ou vivaient des populations grecques comme la région de Smyrne/Izmir et la Thrace orientale.
Bref des accords qui rendaient aux peuples de l’empire ottoman, le contrôle sur leurs terres ancestrales d’Anatolie au moins en partie (les turcs ne sont arrivés vraiment en masse en Turquie qu’au 13e siècle), et qui revenait donc en partie sur des siècles de conquête et de colonisation turco-musulmane.
Ataturk est un curieux mélange d’admiration pour les lumières et de nationalisme/fascisme (je parle de fascisme au sens littéral, pas forcément au sens péjoratif). Parti unique, culte de la personnalité (qui se poursuit encore aujourd’hui : il a même créé un parti d’opposition pour imiter le pluralisme puis l’a supprimé quand il est vraiment devenu d’opposition...)
A l’inverse, pour les" islamistes modérés" turcs, le califat était une mission divine confiée aux Turcs.
Pour les peuples de la région (Syrie, Kurdes, Chypre, Grèce) je pense que cela ne change pas grand chose au fond, les islamistes turc sont tout aussi nationalistes que les kémalistes. Ils sont juste un peu plus fins et intelligents que les kémalistes, qui avec leur culte de la personnalité, avaient tendant à appliquer des recettes toutes prêtes en imitant Ataturk alors alors que islamistes s’adaptent au monde d’aujourd’hui (ils sont notamment un peu plus "cool" sur la question kurde).