C’était une journée mémorable selon plusieurs internautes marseillais. Le 30 mai 2012, quelque 500 personnes se sont donné rendez-vous à la salle Ishtar pour un meeting pas comme les autres.
La ville de Marseille a réussi à réunir en même temps le sociologue essayiste Alain Soral, auteur du bestseller « Comprendre l’Empire » et l’humoriste Dieudonné M’bala M’bala, le plus gros vendeur de billets de spectacle en France. Ce mercredi, la salle de conférences était archicomble, les médias quasi absents et les conférenciers en pleine forme. Alain Soral et Dieudonné M’bala M’bala sont venus soutenir la candidature de leur ami le Dr Salim Laïbi aux législatives à Marseille. C’est dans une ambiance conviviale et chaleureuse que les deux véritables révolutionnaires ont été accueillis.
Le sociologue
Alain Soral a été le premier à prendre la parole, il portait un t-shirt sur lequel était imprimé un franc français. Ce geste hautement symbolique résume très bien le combat politique de cet homme. A 53 ans, le Savoyard conservait encore toute son énergie malgré son long parcours politique et intellectuel. Après avoir écrit une dizaine de livres, réalisé un long métrage, milité au sein du Parti communiste, fait partie du comité central du Front national, aujourd’hui, il préside l’association Égalité et Réconciliation, une association qui milite pour une réconciliation nationale : gauche du travail, droite des valeurs. Alain Soral est actuellement boycotté par les plateaux de télé, même son ami Eric Zemmour n’ose pas l’inviter. Son franc-parler lui a valu d’être accusé de subversion. Toutefois, sachant que l’auteur était très convoité par les chaînes de télévision jusqu’à une époque récente et que son dernier essai « Comprendre L’Empire » a été vendu à 40 mille exemplaires, une question se pose alors : que nous cachent les médias en le boycottant ? Tous ceux qui ont lu sans préjugés « Comprendre l’Empire » ont été séduits par l’analyse de l’auteur. Ils ont pu vérifier eux-mêmes la crédibilité de ce qui a été écrit sur la quatrième de la couverture du livre :
- « Cet essai retrace le parcours historique de la domination oligarchique engagée depuis plus de deux siècles en Occident : instrumentalisation de l’humanisme hellénochrétien, noyautage de la République par les réseaux, exacerbation des antagonismes de classes et manipulation de la démocratie d’opinion. Un long processus initié au XVIIIe siècle par le cartel bancaire qui approche de son épilogue avec le Nouvel ordre mondial. Une tentative d’imposer par la ruse un pouvoir dictatorial qui met, à l’horizon 2012, le monde occidental face à un choix qui l’engage tout entier : la dictature de l’Empire ou le début du soulèvement des peuples ; la gouvernance globale ou la révolte des Nations. »
Le livre a reçu de nombreuses critiques. Nous notons ici celle de l’écrivain Alain Lefebvre. En s’adressant au large public, il dit :
- « Ce que vous lirez dans le livre d’Alain Soral vous n’allez le lire nulle part ailleurs et rien que pour ça, rien que pour sortir du formatage de la pensée unique, des rabâchages continuels et habituels du même ‘’stream‘’, rien que pour échapper à la lobotomisation des ‘’crétinisateurs‘’, il est particulièrement roboratif de lire ce livre. »
Alain Lefebvre a fortement raison quand il affirme :
- « Dans le système actuel, il suffit de proférer quelques anathèmes, de coller quelques étiquettes à un personnage quel qu’il soit pour qu’il devienne automatiquement infréquentable. »
Bien évidemment, Alain Soral n’est pas un prophète et nous ne pouvons pas adhérer à toutes ses idées, mais le fait qu’il soit excommunié par les chaînes de télévision cela veut dire que la liberté d’expression est de plus en plus contrôlée en France. L’exemple d’Alain Soral n’est pas isolé, le professeur Pierre Hillard, le journaliste Pierre Jovanovic et le spécialiste de droit public Etienne Chouard sont aussi boycottés par les médias. Actuellement, tout intellectuel qui essaye de faire une analyse critique de la société moderne en mettant le doigt sur l’origine du malheur, c’est-à-dire l’oligarchie bancaire, doit s’attendre au même sort que ses homologues.
L’artiste
Lors de son dernier passage en Algérie, en juillet 2011, Dieudonné s’est exprimé devant un large public déclarant : « Ici, je peux m’exprimer, en France, je suis passé de gentille banane à l’islamo-fasciste bamboula. Je ne passe plus dans les émissions télé et je m’en fous, mais cela m’a permis de voyager, venir en Algérie, aller à Damas, où j’ai rencontré Hugo Chavez... » Dieudonné est dérangeant en France, c’est le moins que l’on puisse dire. Tout a commencé le 1er décembre 2003, lorsqu’il est apparu déguisé en colon israélien extrémiste sur le plateau d’« On ne peut pas plaire à tout le monde », une émission de France 3 présentée par Marc-Olivier Fogiel. Depuis cette date, l’artiste a eu droit à un déluge de procès et ses spectacles ont été interdits dans plusieurs municipalités. Il a été stigmatisé sous prétexte d’avoir tenu un discours de haine. Mais il n’a pas baissé les bras, l’humoriste a réclamé le droit de rire de tout et a eu gain de cause. Dans une interview récente accordée à algerienetwork.com, la charmante Rania Saoudi lui a demandé s’il envisageait une autre stratégie de communication qui consiste à dire un peu moins ce qu’il pense et agir plus en secret. La réponse de l’humoriste était catégorique :
- « Non… nous n’avons plus à reculer face au mensonge, le mensonge doit aller à sa place, c’est-à-dire dans les toilettes et on va tirer la chasse. »
C’est le style de Dieudonné, un style qui lui a valu d’être présenté par certains médias comme la branche humoristique d’Al-Qaïda. En réalité, Dieudonné est révolté contre la discrimination culturelle et l’atteinte à la liberté d’expression. Aujourd’hui, effectivement, quand nous voyons le comportement des gros médias, nous nous demandons dans quel monde nous vivons. Au moment où Rodrigo García est encouragé à présenter sa pièce de théâtre « Golgota picnic » qui met en scène un Jésus-Christ fou, Dieudonné est diabolisé parce qu’il interprète le rôle d’un colon israélien extrémiste. Mais l’histoire de Dieudonné n’est pas unique en son genre. Le défunt Roger Garaudy a été mis en quarantaine par le système politico-médiatique après avoir dénoncé le sionisme, pourtant peu de temps avant il était considéré comme l’un des plus grands philosophes du XXe siècle. Alain Soral et Dieudonné sont devenus deux grandes figures qui symbolisent la résistance à la coalition de l’oligarchie bancaire et le sionisme organisé. En fait, ils sont loin d’être seuls à lutter contre le système. Des résistants comme Salim Laïbi sont de plus en plus nombreux en France. Il est vrai que les médias de masse n’en parlent pas, mais nous y sentons déjà comme un avant-goût du printemps français.
Bensalah K.