Le Palestinien de 16 ans, tué par des inconnus dans la nuit de mardi à mercredi, a succombé à des brûlures, a déclaré le procureur général palestinien.
« Des brûlures causées par le feu et leurs complications sont la cause directe de la mort », a déclaré Mohammed al Aoueoui. Le procureur général était cité par l’agence de presse officielle palestinienne Wafa vendredi soir.
Saber al Aloul, le directeur de l’institut de médecine légale palestinien, a assisté à l’autopsie pratiquée par des médecins légistes israéliens à Tel Aviv.
Il a expliqué que le corps de Mohamed Abou Khoudaïr était brûlé à 90 %. Des cendres ont été retrouvées dans le système respiratoire de l’adolescent, preuve, selon le médecin, que « le garçon a inhalé ces matières alors qu’il était brûlé vif ».
Mohamed Abou Khoudaïr, 16 ans, a été enlevé dans son quartier de Jérusalem-Est dans la nuit de mardi à mercredi. Son corps – entièrement brûlé selon l’avocat de la famille – a été découvert quelques heures plus tard dans une forêt de la ville. Les Palestiniens ont accusé des juifs extrémistes de l’avoir enlevé et tué.
Les premiers résultats d’autopsie ont indiqué la présence de fumée dans ses poumons, signifiant qu’il était encore en vie lorsque son corps a été brûlé, a rapporté l’agence palestinienne Maan, citant le procureur général Mohammad Al-Ouweiwi. Le jeune garçon a également été blessé à la tête, mais cette lésion n’est pas la cause de la mort, a précisé le procureur.
Aucune piste privilégiée
La police israélienne a expliqué samedi qu’elle refusait de dire si le meurtre de l’adolescent correspondait à un acte de vengeance après ceux de trois adolescents israéliens retrouvés morts lundi après avoir été portés disparus pendant près de trois semaines en Cisjordanie.
Une porte-parole a assuré que la police examinait « toutes les possibilités », notant qu’il avait été décidé de ne rien communiquer sur les détails de l’enquête.
« Intifada, intifada »
Ce meurtre a contribué à la montée des tensions israélo-palestiniennes. Le climat était déjà à vif après le meurtre de trois jeunes Israéliens enlevés le 12 juin. Leurs corps ont été retrouvés lundi en Cisjordanie.
Vendredi, des milliers de Palestiniens ont assisté aux funérailles du jeune Palestinien, en scandant « intifada, intifada » et en appelant à un nouveau soulèvement contre Israël. Visée par des jets de pierres, la police israélienne a riposté à l’aide de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc.
Les affrontements se sont poursuivis dans la nuit de vendredi à samedi en Cisjordanie. Un Palestinien au moins a été blessé à Naplouse, a-t-on appris de sources médicales.
Tirs de roquettes samedi
Deux nouvelles roquettes ont été tirées samedi depuis la bande de Gaza sur le sud d’Israël, a annoncé l’armée israélienne. Selon une porte-parole militaire israélienne, les deux roquettes tirées samedi depuis la bande de Gaza sont tombées dans un terrain vague sans faire de dégâts.
Quatorze projectiles avaient été tirés la veille de Gaza vers le sud d’Israël. L’un d’eux est retombé sur le territoire palestinien tandis que trois autres ont été interceptés par le système de défense antimissile Iron Dome, selon l’armée.
Acte de vengeance
Israël impute au Hamas la mort des trois adolescents israéliens. Le mouvement islamiste n’a ni confirmé, ni démenti son implication dans leur assassinat.
Les Palestiniens, y compris le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, affirment de leur côté que Mohamed Abou Khoudaïr a été victime d’un acte de vengeance perpétré par des extrémistes de droite israéliens. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé « un meurtre répugnant ».