On vient de me refuser un droit de réponse.
Entre gens qui se comprennent, on l’appelle la Hyène républiconne. Pour le commun des mortels, on dit L’Yonne républicaine, journal né de la Résistance.
Mais la Résistance, c’était avant.
Depuis ma récente mise en cause à la télévision, je savais que je n’avais rien à dire aux journalistes, et c’est ce que j’expliquai à la jeune personne qui voulut me faire parler d’Alain Soral : si elle avait quelque chose à lui demander, c’est à lui qu’elle devait s’adresser.
À titre personnel, je voulais bien évoquer mon travail, dont justement personne ne parle jamais, mais ce n’était pas son propos.
Elsa Mongheal, correspondante de L’Yonne républicaine à Toucy, insista. Elle me dit que je commençais à être connue, que les gens autour de moi entendaient dire des choses et que, justement, elle me donnait l’occasion de les mettre au point.
Et moi, comme une idiote, je l’ai crue.
Je n’ai vraiment personne d’autre à accuser que moi-même pour avoir été aussi bête.
Comment ai-je pu faire confiance à une journaliste !
Moi !
Elsa Mongheal n’a pas honte, puisque c’est elle qui m’envoya copie du torchon qu’elle publia sous sa signature, dans L’Yonne républicaine, et dans le Journal du centre. Version papier, et version en ligne.
Pas honte de crier avec les loups et de qualifier Alain Soral d’extrême droite. Extrême droite, puisque tout le monde le dit, et qu’un journaliste aujourd’hui, c’est quelqu’un qui est payé à répéter ce qu’on dit. Et à l’écrire.
L’extrême droite, en France, aurait subi une étrange métamorphose : ce serait maintenant une association de Français aux prénoms aussi variés qu’Alain, Salim ou Jacob, de couleurs aussi contrastées que le teint d’Alain Soral ou celui de Mathias Cardet ou Dieudonné M’bala M’bala.
Personnellement, j’en étais restée à l’idée que l’extrême droite regroupait des gens plutôt racistes et suprématistes blancs, genre aryens.
Mais ça aussi c’était avant.
Dans un encadré situé en plein milieu de la page, Elsa Mongheal en rajoute : sans citer l’ombre d’une source (en général, un journaliste cite ses sources, mais là encore, c’était avant), elle écrit qu’Alain Soral est « national-socialiste ».
On dit aussi « Nazi » il me semble. D’ailleurs il fait la promotion de livres nazis sur son site.
Sur lequel je m’exprime.
Donc je fraye avec un nazi.
Allez, Elsa Mongheal me donne quand même la parole. En effet, elle écrit que je « prétends » que je suis encore à Debout la République. Elsa Mongheal sait que Soral est d’extrême droite, mais moi je « prétends » que je suis encore à Debout la République. Et je suis « persuadée » d’être victime d’une « censure ».
Et j’ « affirme » avoir vécu dans un kibboutz.
La donzelle ne se permettrait pas d’écrire tout ça sans précautions d’usage, tout est dans la nuance. Comment pourrait-elle affirmer, elle, que j’ai vécu dans un kibboutz, hein ? Elle n’en a pas la preuve, donc elle ouvre des guillemets, elle ne va pas prendre le risque de cautionner une telle assertion.
Alors que dire qu’Alain Soral est d’extrême droite, c’est autre chose. Puisque tout le monde le dit.
Au fait, vous voulez mon adresse ? Elsa Mongheal vous la donne presque en vous citant mon village. Elle raconte sur quatre colonnes que je fréquente un nazi, et elle dit à tout le monde où j’habite. Elle est bien cette fille, non ?
Je gage que cette jeune personne va faire une belle carrière : elle a pour cela toutes les qualités requises.
Elle est mignonne, non ?
Elle sévit à l’agence de Toucy. Notez au passage que je ne dis pas où elle habite, moi.
Pour ce qui regarde Daniel Guadarrama, le rédacteur en chef adjoint de la bien-nommée Hyène républiconne, une chose est sûre : lui aussi sait que Soral est d’extrême droite. Il le sait. Si, si.
Et je ne pourrai pas contester, à la même place dans le journal et dans les mêmes caractères, cette assertion totalement diffamatoire, car il me refuse le droit de réponse.
Pourquoi ?
Parce que.
Je l’ai appelé, j’ai voulu savoir. Je lui ai rappelé que j’ai toujours entretenu les relations les plus cordiales avec son journal, je lui ai dit que cet article me mettait en position, dans mon village et alentour, d’avoir à me justifier de n’être pas nazie.
Il s’en fout. Mais alors, éperdument.
Et, avant de raccrocher, il a pris le temps de me dire que vraiment, vraiment, j’excellais à défendre Alain Soral.
Merci, monsieur, pour le compliment.
Mais là n’était pas mon propos, propos qu’à l’évidence il n’est pas capable d’entendre.
Il y a des gens comme ça, et à L’Yonne républicaine, on les trouve à la rédaction en chef.
Monsieur Guadarrama, lui, sévit à Auxerre.
Bien sûr, je pourrais, si j’en avais les moyens, attaquer ces gens en justice pour diffamation, insinuation malveillante, atteinte à mon honneur. Je pourrais évidemment exiger mon droit de réponse dont il m’a même refusé, alors qu’il m’avait au téléphone, de me dire à quel titre il me le refusait.
Le pot de terre, c’est bien connu, a toutes ses chances contre le pot de fer. Surtout en France, surtout en ce moment.
Mais grands Dieux ! Qu’est-ce que j’ai fait à ces gens ?
Comme je suis de bonne composition, je vais leur faire de la pub.
Gratuite.
Faites passer.
Marion Sigaut
- Militant nazi français faisant la promotion d’un ouvrage nauséabond de Marion Sigaut, intitulé Du Kibboutz à l’Intifada
- Courageux démocrate ukrainien (leader du parti Svoboda) qui compose un tiers du nouveau gouvernement ukrainien soutenu par l’Union européenne
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