La mise en service par l’Otan de cinq drones (avions sans pilote) "stratégiques", capables de suivre la situation au sol depuis une altitude de 18 kilomètres, coûtera plus de trois milliards d’euros au cours des vingt prochaines années, a indiqué mercredi un haut responsable de l’Otan.
Les 28 pays de l’Otan se sont accordés sur l’achat, mais par treize d’entre eux seulement, d’une flotte de cinq avions sans pilote "Global Hawks" pour doter l’Alliance d’un système de surveillance terrestre aéroporté (AGS), un projet souvent retardé mais qui devrait enfin aboutir en 2015, a annoncé vendredi le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen.
"Un groupe de pays va acquérir cinq de ces drones, mais l’Otan les entretiendra au profit des 28 membres", a affirmé M. Rasmussen lors d’une conférence de presse clôturant une réunion de deux jours des ministres de la Défense alliés à Bruxelles.
"Aujourd’hui, nous délivrons", a-t-il ajouté, en rappelant combien une telle capacité s’était encore avérée cruciale lors de l’opération de l’Otan en Libye, de fin mars à fin octobre derniers.
Durant ce conflit, les Etats-Unis avaient fourni l’essentiel des moyens de renseignement ISR (renseignement, surveillance et reconnaissance) indispensables à la conduite de l’opération "Unified Protector".
L’achat du nouveau système AGS de l’Otan sera financé par treize pays (la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, l’Allemagne, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Norvège, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et les Etats-Unis), mais les coûts opérationnels seront pris en charge par l’ensemble des 28 Etats-membres, selon une décision prise jeudi par le Conseil de l’Atlantique nord (CAN, qui rassemble tous les alliés).