L’on sait que l’Iran est en mesure de construire ses propres sous-marins. Ainsi, le pays a lancé le submersible de classe Qaem, dont les dimensions rappellent celles des Dolphin que l’Allemagne a livré à Israël, et met en oeuvre des bâtiments légers de type Nahang et Ghadir.
Ces navires côtoient 3 sous-marins d’origine russe de classe Kilo. Mais ils pourraient être rejoints par un submersible à propulsion nucléaire. C’est du moins ce qu’a indiqué l’amiral Abbas Zamini, le commandant adjoint de la marine iranienne pour les questions techniques.
Interrogé par l’agence Fars, l’officier a déclaré que l’Iran « a entamé des études préliminaires pour concevoir et construire un sous-marin à propulsion nucléaire ». Selon lui, un tel bâtiment fait besoin à la marine iranienne pour « mener des opérations à longue distance ». Ce qui laisse à penser que l’on envisage à Téhéran d’aller faire un tour près des côtes américaines, comme l’avait promis, l’an passé, l’amiral Habibollah Sayari.
« Tous les pays ont le droit d’utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques, y compris pour la propulsion de leurs navires » a aussi fait valoir l’amiral Zamini. Sauf que les seuls, à présent, à disposer de sous-marins nucléaires sont ceux qui ont également une force de dissuasion, comme la Russie, la Chine, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Et c’est aussi le cas de l’Inde va mettre bientôt en service le SNLE Arihant et loue le SNA (sous-marin nucléaire d’attaque) INS Chakra (ex Nerpa) à la Russie. Quant au Pakistan, il vient de lancer un commandement de la « Force navale stratégique », ce qui laisse à penser qu’il a équipé ses sous-marins Agosta 90B de missiles de croisière dotés d’une tête nucléaire.
Aussi, les propos de l’amiral Zamini ne sont pas fait pour lever les soupçons concernant l’existence d’un programme d’armement nucléaire que conduirait clandestinement l’Iran.
Quoi qu’il en soit, même si les Iraniens ont affirmé avoir réussi, le mois dernier, à réparer l’un de leurs « Kilo », ce qui est le signe d’un certaine maîtrise, lancer des études sur un sous-marin nucléaire est une chose. Le concevoir en est une autre. Et sans transfert technologique (mais là, rien n’est à écarter, l’Iran peut compter sur deux pays alliés qui maîtrisent ce type de propulsion…), un tel bâtiment devrait mettre beaucoup de temps avant de pouvoir naviguer. Quant à être opérationnel, c’est encore une autre paire de manches.
Qui plus est, Téhéran n’a jamais construit de réacteur nucléaire : celui de la centrale de Bouchehr l’a été par la Russie et celui de Téhéran, qui sert à des activités de recherche, est d’origine américaine, Washington ayant donné un coup de main dans ce domaine avant la révolution islamique de 1979.