Alors que ses ventes ont reculé de 1 % en juillet, la multinationale Hennes & Mauritz (connue sous le nom de H&M) souhaite procéder au transfert de ses usines chinoises vers un autre pays : l’Éthiopie.
Le groupe suédois, implanté dans 50 pays et employant près de 100 000 personnes dans 2 776 magasins, a décidé d’explorer de « nouvelles zones d’exploitation massive », dans le but de « faire des économies »... La direction d’H&M a donc choisi le continent africain pour y dénicher de la main d’œuvre à plus bas coût que la chinoise et y transférer ses sites de fabrication.
Il faut savoir que les salaires en Chine ont connu une hausse certaine (entre 2000 et 2011, le salaire annuel moyen a été multiplié par près de 4,5, chiffre, bien sûr, à relativiser au vu des grandes disparités de revenu) et que cela ne suffit plus à satisfaire la gloutonnerie des actionnaires d’H&M, qui recherchent toujours plus de profits à faire sur le dos des ouvriers.
Le numéro deux mondial du prêt-à-porter, qui avait déjà procédé au transfert de sa production dans d’autres pays d’Asie, plus compétitifs, comme le Bangladesh, le Cambodge et le Vietnam, a flairé la bonne affaire, puisqu’il a prévu que le coût de production par unité en Éthiopie serait moitié moins cher qu’en Chine et compte y produire un million de vêtements par mois.
« Nous avons fait une analyse des risques poussée pour l’Éthiopie, en nous penchant sur les questions de droits de l’homme et d’environnement », a affirmé, sans rire, la porte-parole de H&M.
Avec un PIB par habitant estimé à 446,7 dollars par l’ONU pour l’année 2012, l’Éthiopie compte parmi les pays africains les plus pauvres. Des commandes ayant valeur de tests ont été passées auprès de fournisseurs éthiopiens et de nouvelles usines sortiront de terre d’ici à la fin de l’année. L’Éthiopie compte exporter pour un milliard de dollars de textile, toutes enseignes confondues, d’ici à 2016.
H&M suit ainsi le mouvement initié par le groupe de distribution britannique Tesco, l’irlandais Primark, et le chinois Huajian. Ce repli stratégique concerne, selon le Business Confidence Survey 2012 de la chambre de commerce de l’Union européenne en Chine, 22 % des entreprises européennes présentes dans ce pays.
À noter qu’H&M vient de débourser, d’après le magazine Forbes, entre 3 et 5 millions de dollars pour s’offrir les services du mannequin brésilien Gisèle Bündchen, qui portera avec sensualité des vêtements fabriqués par des bataillons d’ilotes.