L’Arménie a menacé l’Azerbaïdjan "de conséquences graves" après que deux de ses soldats ont été tués sur sa frontière avec l’enclave azérie du Nakhitchevan.
Selon l’armée arménienne, Andranik Yeghoyan, 26 ans, et Boris Gasparian, 22 ans, ont été tués jeudi par un sniper de l’armée de l’Azerbaïdjan positionné à environ 70 kilomètres au sud-est d’Erevan.
"Pendant plusieurs jours, l’ennemi a créé une tension, par la désinformation et diverses provocations politiques, à la frontière du Nakhitchevan", a déclaré vendredi Artsrun Hovannisian, le porte-parole du ministère de la Défense. "Nous avons perdu deux soldats à la suite de la fusillade d’hier. L’ennemi a ensuite été maîtrisé".
Il n’y a pas eu de réaction officielle pour l’heure du côté azerbaïdjanais.
Les violations de cessez-le-feu sur la frontière entre l’Arménie et le Nakhitchevan ont été très rares, contrairement à d’autres sections sur la longue frontière arméno-azerbaïdjanaise et sur "la ligne de contact" autour du Haut-Karabagh.
Pourtant, les incidents armés là-bas semblent avoir quelque peu augmentés depuis l’année dernière. Un soldat azerbaïdjanais servant au Nakhitchevan aurait été tué lundi.
La fusillade mortelle qui a causé la mort des deux militaires arméniens a incité le ministre de la Défense Seyran Ohanian a tenir une réunion d’urgence à Erevan avec Andrzej Kasprzyk, le chef du service de l’OSCE qui suit le régime de cessez-le-feu dans la zone du conflit du Karabagh.
Selon Hovannisian, Ohanian a demandé à Kasprzyk de l’aider à atténuer les tensions sur les lignes de front. Le ministre a averti que "la situation est lourde de conséquences pour l’Azerbaïdjan", a déclaré Hovannisian.
Les incidents ont conduit l’Arménie à accuser Bakou de torpiller les derniers efforts internationaux visant au processus de paix au Karabagh. Le ministre adjoint des Affaires étrangères, Chavarch Kotcharian, a affirmé qu’Ilham Aliev a spécifiquement tenté de saborder une nouvelle rencontre avec son homologue arménien Serge Sarkissian, rencontre voulue par les médiateurs américains, russes et français.
"Les médiateurs ont l’intention de tenter de mettre fin à cette impasse", a déclaré M. Kotcharian. "Cela est en contradiction avec les actions de l’Azerbaïdjan. Ils font tout pour empêcher un pas en avant dans le processus de négociation", a t-il dit.