On pourrait reprocher à Kropotkine de faire la confusion entre le descriptif (ce qui est) et le prescriptif (ce qui devrait être) . L’entraide n’est en fait qu’un type de comportement sélectionné par l’évolution darwinienne. Dès le début de l’humanité s’est posé le problème de la distribution aux improductifs (les bébés, les vieillards, les malades) des ressources produites par les productifs . Certes, il y a 2 millions d’années, il y a eu vraisemblablement des ‘homos’ qui comme dans la France d’aujourd’hui tuaient les bébés et punissaient de 75000 coquillages celui qui empêchait quelqu’un de se suicider. Mais en dernière instance, ces méthodes ne sont pas viables pour la perpétuation de ces groupes et la sélection naturelle les a éliminées. Ensuite, dès lors que le gène de l’entraide s’est installé durablement, s’est posée la question du ‘QUI’ organise la répartition et sur quelles bases.
Les anarchistes critiquent ( souvent à raison) les autorités tels que les capitalistes ou les pouvoirs centraux dans leur façon de répartir les ressources et proposent des systèmes décentralisés et auto-gérés. Mais cette méthode a deux inconvénients : le premier est que l’expérience montre que le quotient intellectuel d’une réunion est égale à celui du plus con divisé par le nombre de participants ; le second est qu’il existe des ressources (par ex électricité ) dont on ne voit pas très bien comment elles peuvent être auto-gérées. Il y a bien aussi un troisième inconvénient : c’est la présence permanente de la gauche et des gauchistes. A Barcelone, en 1937, il y avait des usines, des fermes, ainsi que certains services publics gérés par les travailleurs eux-mêmes, s’appuyant sur la démocratie directe et le fédéralisme. Mais qui a mis fin à ces expériences ?, sinon les stalinistes qui se sont associés aux républicains pour empêcher la poursuite de l’autogestion ouvrière qui selon eux était incompatible avec une gestion coordonnée des affaires publiques en temps de guerre. On s’évite aussi de parler du caractère massif de l’interventionnisme étatique du gouvernement F.Mitterrand dans les années 80.
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