Un ancien infirmier d’Auschwitz âgé de 95 ans a été jugé en appel apte à comparaître devant un tribunal, bien que ses facultés physiques et cognitives soient très amoindries, a annoncé aujourd’hui la justice allemande, ouvrant la voie à un procès.
L’accusé, baptisé Hubert Z. selon la presse allemande, doit répondre de « complicité » dans l’extermination d’au moins 3681 juifs gazés dès leur arrivée dans le camp emblématique de la Shoah à la fin de l’été 1944.
La cour d’appel de Rostock (nord-est), invalidant la décision rendue en première instance en juin, a estimé vendredi qu’il n’était pas « totalement inapte » à être jugé. Les magistrats relèvent dans un communiqué les « troubles cognitifs » et les « faibles capacités physiques » de l’ancien nazi mais estiment pouvoir les compenser par des aménagements de l’audience.
Assisté de « trois défenseurs », le nonagénaire pourra bénéficier de « pauses, interruptions, soins médicaux », faire répéter les questions du tribunal et solliciter des explications, détaille le communiqué. Aucune date n’a cependant été fixée pour l’ouverture de l’audience et nombre de procédures identiques, même très avancées, ont buté ces dernières années sur l’état de santé des suspects.
Selon le parquet, l’accusation couvre 14 convois de déportés arrivés à Auschwitz entre le 15 août et le 14 septembre 1944, venus de Lyon, Rhodes, Trieste, Mauthausen, Vienne et Westerbork.