Pour avoir travaillé un mois en septembre 1944 comme médecin à Auschwitz-Birkenau, Ernst-Hubert Zafke, 93 ans, est emprisonné depuis la mi-mars.
Arrêté à Schwerim (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale), le vieil homme est détenu à la prison de Bützow. En désignant qui était ou non apte au travail, le retraité se serait rendu coupable indirectement de la mort de 1 721 personnes, selon le procureur de Schwerim. Procureur qui a d’ailleurs reconnu : « En raison de l’âge de l’accusé, l’enquête devra se faire rapidement » (DPA, 18 mars 2014).
Si dans l’immédiat après-guerre les condamnations furent rare, la législation s’est paradoxalement durcie avec le temps. Surtout depuis la condamnation de l’Ukrainien John Demjanjuk à Munich en mai 2011 (91 ans à l’époque, décédé depuis), qui fut l’occasion d’un élargissement de la qualification de complicité de meurtre à des personnes ayant occupé des postes subalternes et sans implication directe.
C’est ainsi qu’en septembre dernier, l’Office central d’enquête sur les crimes du national-socialisme, basé à Ludwigsburg (créé en 1958), annonçait le transfert du dossier de 30 gardes présumés d’Auschwitz aux parquets régionaux, les parquets étant chargés de mener les enquêtes contre les suspects de leur zone.
Et le mois dernier, dans le Land du Bade-Wurtemberg, trois hommes âgés de 88, 92 et 94 ans avaient subi une perquisition de domicile avant d’être arrêtés, présentés à un juge et depuis détenus dans un hôpital carcéral en raison de leur âge. Cinq autres retraités âgés de 88 à 94 ans avaient également été arrêtés dans le Land de Hesse (centre) par la police criminelle.
Soixante-neuf ans après la fin de la guerre, les chasseurs de grabataires sont plus que jamais en action.
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Acharnement mémoriel
Ni pardon ni oubli