Le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak a déclaré mardi que l’Etat hébreu pourrait demander une aide militaire supplémentaire de 20 milliards de dollars (14 milliards d’euros) aux Etats-Unis pour faire face aux conséquences potentielles des révolutions arabes.
S’exprimant dans le "Wall Street Journal", Ehoud Barak qualifie les mouvements de révolte en Tunisie, en Egypte, en Libye et dans les Etats du golfe arabo-persique de "tremblement de terre historique" "plutôt inspiré".
Israël s’inquiète néanmoins que ses principaux ennemis, l’Iran et la Syrie, "puissent être les derniers" pays à sentir le vent de la révolution, et que les nouveaux dirigeants égyptiens, sous la pression de l’opinion publique, reviennent sur l’accord de paix conclu avec l’Etat hébreu en 1979.
"La question d’une aide militaire de qualité à Israël devient plus essentielle pour nous, et je pense plus essentielle pour vous", déclare le ministre. "Un Israël fort et responsable peut devenir un facteur stabilisateur dans une région si agitée".
Israël reçoit une aide militaire annuelle de trois milliards de dollars (deux milliards d’euros) de Washington.
L’Etat hébreu ne peut toutefois pas demander une aide supplémentaire sans faire une proposition de paix "audacieuse" aux Palestiniens, souligne Ehoud Barack.
Il explique ainsi que le Premier ministre Benjamin Nétanyahou pourrait prochainement proposer aux Palestiniens un Etat provisoire aux frontières temporaires pour sortir de l’impasse actuelle, dans le cadre d’une "approche par phases" à laquelle le chef du gouvernement réfléchirait depuis quelques temps.
Une fois cet Etat provisoire établi, les deux parties discuteraient des autres principaux enjeux du processus, à savoir le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens. Les Palestiniens ont jusqu’ici catégoriquement rejeté toute solution transitoire.