Israël serait sur le point de lancer une attaque contre l’Iran. Ce que ne confirme pas Benjamin Netanyahu qui demande à ses ministres de se taire.
L’État hébreu va-t-il lancer sous peu une attaque contre les installations nucléaires iraniennes ? De plus en plus de voix le laissent penser. Mais le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ne confirme pas. Il a par contre ordonné à ses ministres et aux responsables militaires de cesser de « palabrer » sur ce scénario.
M. Netanyahu a pris cette initiative à la suite d’une série de déclarations alarmistes ces derniers jours de membres de son gouvernement et de hauts gradés sur ce dossier.
« Ces palabres provoquent des dégâts énormes, car elles donnent l’impression que c’est Israël qui mène l’offensive au risque de faire échouer les efforts pour imposer des sanctions contre l’Iran », a affirmé M. Netanyahu lors d’une réunion des ministres du Likoud, son parti, selon le site du quotidien Maariv.
Selon ce journal, qui cite un « haut responsable à Jérusalem », le Premier ministre veut éviter de donner l’impression qu’Israël souhaite « entraîner les États-Unis contre leur volonté dans une guerre contre l’Iran ».
Un tel scénario « risquerait de porter atteinte aux intérêts nationaux des États-Unis et d’ébranler leurs relations avec Israël », a ajouté ce responsable.
Selon lui, les critiques visent surtout les récentes déclarations du ministre de la Défense, Ehud Barak, du vice-Premier ministre chargé des affaires stratégiques, Moshé Yaalon, et de plusieurs généraux.
Jeudi, M. Barak avait affirmé qu’il y avait « un large consensus international sur le fait que si les sanctions (internationales n’atteignaient) pas leur objectif de stopper le programme nucléaire militaire iranien, il (faudrait) envisager une action » contre l’Iran.
Le même jour, le chef des services israéliens de renseignement militaire, le général Aviv Kochavi, avait déclaré que l’Iran était déjà en mesure de produire quatre bombes atomiques.
Une attaque au printemps ?
Le président américain, Barack Obama, a toutefois estimé dimanche qu’Israël n’avait pas pris de décision sur une éventuelle attaque des installations nucléaires iraniennes, et réaffirmé sa préférence pour une solution diplomatique au conflit avec l’Iran.
Jeudi, le Washington Post avait indiqué que le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, estimait qu’il y avait une « forte probabilité » qu’Israël attaque l’Iran au printemps.
Le président israélien Shimon Pérès a toutefois cherché lundi à apaiser les inquiétudes internationales.
« Les options non militaires sont plus nombreuses que l’alternative militaire. Quand on dit que ‘toutes les options restent sur la table, il faut se souvenir qu’il y a aussi des options non militaires », a-t-il insisté devant des étudiants à Haïfa (nord d’Israël).
Le président Pérès, prix Nobel de la paix, respecté sur la scène internationale, a par ailleurs prédit la chute des dirigeants iraniens : « Ils n’ont aucun message positif. Seulement la destruction et la mort. Ils n’ont aucun avenir ».
Israël accuse l’Iran, qu’il considère comme son principal ennemi stratégique, de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert d’un programme civil, ce que Téhéran dément.