Donald Trump fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait. Il y a, d’ailleurs, quelque chose de fascinant à le voir changer le monde connu en signant quotidiennement des décrets. Paraissant ne pas connaître la peur, il surprend les observateurs parce qu’il agit. On croyait, à tort, que les dirigeants politiques n’avaient plus le contrôle.
Visiblement, le Bureau ovale offre des leviers d’action importants pour qui en a la volonté. Au lieu de subir, Donald Trump change les règles du jeu qui ne lui conviennent pas. Gros chantier de sa présidence : l’immigration. Moins d’une semaine après sa prise de fonction, le nouveau président des États-Unis donnait le ton en signant un décret fixant comme objectif de « sécuriser la frontière sud des États-Unis grâce à la construction immédiate d’un mur ». Expliquant, très justement, qu’une « nation sans frontières n’est pas une nation », Donald Trump a décidé de les restaurer.
Le mur n’est qu’une étape d’une politique plus vaste, extrêmement ambitieuse. Symbole matériel d’une reconquête morale, le mur de Trump enverra un signal au monde : vous ne pouvez plus entrer aux États-Unis illégalement sans en subir les conséquences. Ancien président du Mexique, Vicente Fox l’a qualifié de « fucking wall ». Il aurait dû y penser avant en s’attaquant à la mafia mexicaine, monstrueux fléau. Ces trafiquants de drogue ont corrompu la classe politique mexicaine, semant la mort depuis près de trente ans. Donald Trump sera inflexible. Il a dit que le Mexique paierait le mur et il tiendra parole. L’État mexicain refusera de le financer directement ? Qu’à cela ne tienne : les produits mexicains seront surtaxés.
Désormais, plus rien ne semble impossible.
Les clandestins seront renvoyés chez eux. Par train, par avion ou par bateau. Qu’un pays s’y oppose et les visas de tous ses ressortissants seront gelés. Les pays récalcitrants, parmi lesquels on compte notamment l’Algérie, l’Afghanistan ou la Mauritanie, verront aussi leurs aides financières disparaître.