Avec l’immense respect que j’ai pour les crudivores ( car en son corps chacun est libre )
l’argument du " bon sens " me fait gentiment sourire.
D’abord car c’est tout sauf un argument. Le bon sens ? Certes, mais lequel ? Le vôtre ? Le mien ? Celui de Sarkozy et de tous les politiciens véreux qui s’en réclament à longueur de journée pour ne pas avoir à développer la moindre argumentation fondée ? Et pourquoi pas l’instinct plutôt ? Si on y pense c’est la même chose.
Un scoop à méditer : La relativité restreinte va CONTRE le bon sens, et pourtant son exactitude est avérée.
Mais parlons culture.
Une alimentation sans sucre, sans viande ni poisson, sans cuisson, sans pain… Pourquoi pas !
Nous sommes en France, cela n’a pas échappé à de nombreux lecteurs d’E&R, pays célébré pour la richesse de ses terroirs, de ses spécialités, de l’immense savoir-faire millénaire de ses régions… Mais non ! Aux chiottes tout ça !
Finis les fromages ! A mort la charcuterie ! Haro sur les plats en sauce, sur les poissons, la pâtisserie !
Et puis comme on en est là, n’oublions pas les ravages de l’alcool…
Terminé le pinard ! La bière ! La petite goutte de calva ou de rhum dans le sorbet, l’apéro barbecue, à dégager !
Sans oublier le tabac, plante maléfique !
Mais c’est quoi le projet au juste ?
"Vivre 200 ans à sucer des cailloux ?"(cf la Soupe aux Choux pour les connaisseurs…)
Si votre bon sens vous invite à croquer du céleri ou des navets crus, permettez-moi d’émettre un doute motivé par quelques millénaires de gastronomie et de savoir-vivre…
Je respecte le sieur Casasnovas-38kg-tout-mouillé pour le combat qui lui a permis de se soigner, mais au final la question que je pose aux crudivores possédés se résume en trois mots : " A quoi bon ? "
Il est probable que les crudivores me survivent ( et encore…), moi qui aime cuisiner, boire du bon vin entre amis, partager mille saveurs, mille recettes, découvrir, faire voyager mon palais et mon esprit autour de plaisirs simples…
Le bon sens n’est pas l’intelligence, qu’on se le dise...
Et puisqu’on en est à citer les vieux médecins, souvenons-nous que " Le poison est dans la dose " ( Paracelse )
Ou encore qu’ "un plaisir n’est pas condamnable s’il n’entraîne pas de mal plus grand que lui " ( Épicure )
Enfin, pour ce qui est de l’énergie, j’invite tous les prophètes du manger cru à venir se frotter au club de boxe ( trois fois par semaine ), juste histoire de vérifier un truc ou deux ;-)