Contrairement à ce qu’attendaient certains médias dominants, le Parlement iranien a bel et bien ratifié, le 13 octobre dernier, l’accord relatif à leur programme nucléaire civil, péniblement conclu avec les USA et les puissances occidentales.
[...] Nous, Occidentaux, naviguant à vue en un temps court, avons parfois du mal à appréhender la politique de Perses qui, eux, forts de quelques milliers d’années de civilisation, pensent en un temps autrement plus long et n’ont que vague condescendance vis-à-vis de nos « élégances » démocratiques et de notre affect émotionnel, fondé sur l’info du jour ou la photo de la semaine ; voir, à ce titre, le feuilleton médiatico-sentimental ayant suivi le cliché d’un pauvre enfant, immortalisé sur une côte du sud de l’Europe…
Cette « victoire » iranienne est encore à mettre en regard avec la « défaite » de l’AIPAC, jusque-là tout-puissant lobby sioniste américain. C’est peu dire que ce dernier avait jeté tout son poids et ses millions de dollars dans la bataille. Pour Le Figaro, il s’agissait d’un enjeu « vital », sachant que si le lobby en question sortait vaincu de la joute, c’en serait à jamais fini de sa réputation d’invincibilité. Et c’est ce qu’il en est finalement advenu… Un peu comme si, chez nous, le CRIF était réduit à l’audience d’une amicale bouliste.
L’affaire s’est donc conclue selon un calendrier des plus précis. L’ayatollah Ali Khameini, au début fort sceptique quant à cet accord, avait néanmoins laissé toute latitude à ses plénipotentiaires de négocier ce qui pouvait l’être, estimant qu’un mauvais accord valait toujours mieux qu’une bonne guerre. L’accord est donc passé, au grand dam d’Israël et de l’Arabie saoudite – ce qui demeurera toujours une bonne nouvelle pour le monde civilisé.