La police antiémeute grecque a évacué jeudi à Athènes le siège de la radio-télévision nationale ERT, occupée depuis cinq mois. Plusieurs personnes ont été arrêtées. Quelque 300 personnes se sont rassemblées devant le bâtiment, en signe de protestation.
Selon les témoignages, des policiers ont forcé les portes de l’établissement et d’autres ont sauté par-dessus des grilles pour pénétrer sur les lieux. Aucun affrontement n’a été constaté.
L’agence de presse grecque ANA a annoncé que la police a arrêté quatre ex-employés d’ERT. Ils ont été remis en liberté dans les heures qui ont suivi, d’après la même source.
Accès au site refusé
Selon les médias locaux, des militants opposés à l’évacuation se sont précipités sur les lieux alors que se répandait la nouvelle d’une évacuation imminente. Plusieurs députés du parti communiste KKE et de la gauche radicale Syriza sont également arrivés sur place, mais la police leur a alors refusé l’accès aux locaux.
Des employés licenciés d’ERT occupaient le bâtiment depuis la fermeture brutale par le gouvernement d’ERT, le 11 juin dernier, avec le licenciement de 2 600 personnes.
Cette décision avait provoqué une émotion considérable, tant en Grèce qu’à l’étranger. Elle avait failli provoquer la chute du gouvernement de coalition d’Antonis Samaras, avec le départ d’un de ses alliés de la coalition.
Nouvelle TV
Arguant du fait qu’ERT coûtait 300 millions d’euros par an, dans un pays en très grave crise économique, M. Samaras a depuis refusé le rétablissement de la radio TV nationale sous sa forme initiale. La nouvelle TV nationale Nerit ne doit pas commencer ses émissions avant 2014.
Refusant leur licenciement, des anciens employés ont maintenu depuis juin des émissions sauvages à partir des locaux occupés, alors qu’une station de télévision nationale provisoire, DT, émet depuis juillet dans des locaux distincts.