Uber, l’un des leaders mondiaux du service de VTC (Voiture de tourisme avec chauffeur) pourrait bien faire face à quelques complications judiciaires, comme cela s’est produit en Belgique. À l’issue de son enquête entamée le 7 février dernier, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCR) a décidé de saisir le procureur de la république au sujet de l’application « UberPOP ».
Ce nouveau service, qui fonctionne via application Smartphone, a été lancé en février dernier. Il représente une étape majeure dans l’offensive de la société américaine sur le marché. Il permet à des non-professionnels de s’improviser chauffeurs et d’embarquer dans leur véhicule particulier « des clients » quelques minutes après la demande de ces derniers.
La DGCCRF y pressent une « pratique commerciale trompeuse ». Le service est en effet présenté comme du covoiturage, or par définition ce type de prestation se doit d’être non-lucratif.
Ce nouveau service cherche en réalité à contourner les dernières restrictions du secteur. De quoi dédoubler la colère de taxis professionnels, qui doivent faire face à des réglementations et taxations strictes et croissantes. En ces périodes de tensions, certains acteurs du VTC se sont désolidarisés de l’initiative d’Uber, la jugeant provocatrice et douteuse d’un point de vue légal.
Si la compagnie américaine se sent peu gênée d’être accusée de tirer vers le bas les normes de sécurité ou d’être tenue pour responsable d’une précarisation en devenir de toute une profession, elle sait cependant se jeter promptement à plat ventre à la moindre plainte de provenance plus nourricière pour ses affaires.
Un de leurs « chauffeurs » se serait en effet montré vertement homophobe lors d’une prestation nocturne. Un drame que nous rapporte la presse en ligne via les tweets qui ont révélé le scandale :
Se voir refuser une course d'un chauffeur @Uber_Paris en entendant "Non je prends pas les pédales" & "viens là jte casse ton telephone"...
— Lucas Hrrschr (@Lucas_Hrrschr) 27 Avril 2014
Mais Uber a su réagir sans attendre (et sans enquête ?) le jour même :
@Lucas_Hrrschr Bonjour Lucas, ce comportement inacceptable n'est absolument pas représentatif de l'esprit Uber. Le chauffeur a été suspendu.
— Uber Paris (@Uber_Paris) 27 Avril 2014
@MaXaWauq @Lucas_Hrrschr Je vous confirme qu'il sera radié de nos services. Nous ne plaisantons pas avec ça.
— Uber Paris (@Uber_Paris) 27 Avril 2014
Ouf ! L’image est sauve auprès de la clientèle noctambule. Il est primordial d’être en conformité avec des valeurs ô combien plus importantes que les lois qui protègent et réglementent le métier de quelques dizaines de milliers de professionnels.
Uber est financé par des investisseurs divers, dont Goldman Sachs et Google. Le fond d’investissement du géant du Web, Google Ventures, a d’ailleurs injecté 258 millions de dollars dans la compagnie en 2013. L’initiative anti-« homophobie » de la direction d’Uber en France devrait d’ailleurs plaire à Lloyd Blankfein, président de Goldman Sachs, qui avait soutenu en 2012 la campagne pour la légalisation du mariage homosexuel.
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