Les représentants des éditeurs de presse français et Google ont réglé à l’amiable leur contentieux. L’aide sera avant tout pratique et se négociera média par média, sans redistribution collective, et tant pis pour le pluralisme. Google en a profité pour asseoir toujours plus sa situation de quasi-monopole.
« C’est un accord historique », exultent Google, qui s’en tire à bon compte, François Hollande, qui s’est débarrassé d’un problème épineux, et Nathalie Collin, présidente de l’Association de la presse d’information politique et générale, qui travaille pour le Nouvel Obs et profitera de l’accord.
De la loi initialement prévue, Google s’en tire avec un simple « accord commercial » complètement à son avantage : le géant propose d’installer ses outils et régies publicitaires (AdSense, AdMob et AdExchanges) sur les sites des éditeurs de presse, pour les aider à améliorer leurs revenus... Et se poser en situation de quasi-monopole par la même occasion. Ce point se négociera de toute façon au cas par cas avec les éditeurs.
Autre point de l’accord, un fonds de 60 millions d’euros pour aider les éditeurs sur des « projets numériques innovants ». « Il ne s’agit pas simplement un financement mais aussi d’une coopération et d’un partenariat entre les éditeurs et Google. Ce dernier accompagnera par sa compétence, ses ingénieurs, sa technique, les projets sélectionnés. » Qui jugera quel projet mérite une aide ? Cela n’a même pas été défini. Le seul point certain est que ce fonds est réservé aux partenaires de Google et n’est pas ouvert à la concurrence.
L’accord du pire
Avec cet accord, les éditeurs de presse acceptent de renforcer davantage leur dépendance au moteur de recherche.