Cette visite avait un objectif principal. Mettre sur pied un nouveau partenariat de sécurité entre Alger et Londres.
L’accord signé, mercredi, à l’occasion de la visite à Alger de David Cameron, le Premier ministre britannique, porte sur la sécurité aux frontières et la sécurité aérienne. Les services de renseignements secrets britanniques et algériens échangeront leurs informations et les soldats pourront coopérer dans un certain nombre d’opérations. Enfin, certains médias britanniques évoquent la possibilité que les forces spéciales de Londres participent à la formation des forces spéciales algériennes. Selon le quotidien britannique The Guardian, David Cameron avait promis, avant son départ, qu’une « alliance forte et intelligente contre le terrorisme en Afrique du Nord » serait construite.
Car si la porte-parole de David Cameron affirmait que le Premier ministre voulait « être côte à côte avec les pays de la région afin de travailler ensemble pour vaincre la menace », Londres veut surtout répondre à « la menace grandissante que représente Al Qaîda au Maghreb islamique ». Le Premier ministre avait expliqué que malgré les menaces qui pesaient sur le Royaume-Uni, l’ambition des autorités étaient plutôt d’aider les pays concernés par AQMI à se protéger et à protéger les ressortissants britannique qui y vivent : « Il s’agit surtout d’aider les régions concernées à s’aider elles-mêmes. » « Londres espère bien que les premières vraies discussions sur un rapprochement sécuritaire débuteront au printemps, avec un premier rapport qui sera donné aux Premiers ministres cet été », indiqute Patrick Wintour, le journaliste du Guardian qui accompagnait la délégation britannique.
À Londres, on s’inquiète surtout de l’implication des troupes dans le conflit malien. Le Premier ministre a autorisé mercredi matin le départ de 330 militaires vers l’Afrique de l’Ouest, où ils travailleront essentiellement à former les soldats de la région. Mais cette coopération sécuritaire avec l’Algérie fait aussi partie du problème. L’enjeu est de parvenir à sécuriser la frontière sud du pays, sans impliquer les troupes britanniques. Hier matin, avant de partir, les équipes de David Cameron ont signé d’autres accords, comme un dernier geste pour prouver que le Royaume-Uni considère l’Algérie comme un partenaire. Parmi les nouveautés, le centre d’enseignement de langue anglais du British Coucil d’Alger sera réouvert. —
Les Britanniques misent sur le secteur de l’énergie :
Le ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, a reçu, hier à Alger, le représentant spécial du Premier ministre britannique pour le partenariat économique avec l’Algérie, Lord Richard Risby. Les entretiens ont porté sur le renforcement de la coopération et du partenariat entre l’Algérie et la Grande-Bretagne dans le domaine énergétique, indique un communiqué du ministère.
A cet effet, la partie britannique a manifesté sa volonté « d’élargir ses activités en Algérie aux domaines de la formation, du transfert de savoir-faire et de la technologie ». De son côté, Youcef Yousfi a présenté les potentialités énergétiques que recèle l’Algérie en insistant sur « la fabrication localement des équipements entrant dans l’industrie des hydrocarbures et des énergies renouvelables ».
Par ailleurs, le représentant spécial du Premier ministre britannique pour le partenariat économique avec l’Algérie, Lord Risby, a affirmé que la Grande-Bretagne comptait réaliser « un nombre important » de projets d’investissement en Algérie pour renfoncer davantage les relations économiques entre les deux pays.
« Nous espérons que cette nouvelle année sera celle de la concrétisation de l’ensemble de ces initiatives permettant ainsi de hisser davantage les relations de coopération entre les deux pays, déjà à un niveau excellent », a-t-il affirmé. La visite du Premier ministre britannique, David Cameron, en Algérie a été « un grand succès », a estimé Lord Risby. -
APS
Yasmine Saïd