C’est vrai. Nous pourrions aller voir ce film uniquement pour la superbe Emily Ratajkowski. Mais quand même 10 euros pour une paire de seins, c’est cher payé. Soyons sérieux. Mais avec humour !
C’est un David Fincher des grands jours qui nous propose son dernier film Gone Girl, thriller psychologique sur fond de crise de couple. De prime abord, rien de bien nouveau dans le cinéma hollywoodien avide de clichés et de déjà-vus. Un bon thriller sauce américaine si l’on veut. Jugez plutôt :
« Nick se demande à quoi pense sa femme. Il aimerait lui fendre le crâne pour le savoir. Amy et Nick Dunne semblent former un couple parfait. Mais pour se rapprocher de la mère malade de Nick, ils sont contraints de quitter Manhattan et de retourner dans le Missouri dans la ville où Nick a grandi.
Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, Amy disparaît mystérieusement et Nick retrouve leur salon saccagé. En conférence de presse, il est incapable de jouer le rôle conventionnel que l’on attend de lui. Il ne paraît pas affecté outre mesure par la disparition de son épouse. Il ne souligne pas combien elle était merveilleuse, combien elle était semblable à « l’épatante Amy », personnage à peine fictif que les livres des parents de la jeune femme ont rendu célèbre. Nick semble peu concerné par cette affaire qui suscite une profonde émotion dans tout le pays. Une animatrice télé à scandale a tôt fait de le désigner comme le meurtrier de sa femme. Or, la peine de mort est en vigueur dans le Missouri. »
Vraiment convenu, me direz-vous. Oui mais voilà. Fincher est un grand réalisateur (Seven, Fight Club…). Il va donc placer cette intrigue banale dans le monde moderne. Un monde dominé par les femmes. Un retour progressif vers le matriarcat d’antan.
Une réalisation d’identification
Les premiers plans sont fixes, seuls quelques sons d’ambiance sont audibles, le vent, la rue, le gaz sortant d’un immeuble. Le tout sur image d’époque : buildings, enseignes Coca-Cola un peu délabrées, quartiers résidentiels américains classiques, puis une maison comme une autre, puis une homme comme un autre, piégé dans l’antre matricien : le mariage moderne. Le mariage sans Église, celui où Dieu est remplacé par un contrat et l’Amour Céleste par une parodie sentimentaliste.
Le film est assez lent, des gens quittent la salle, mais le film est lent comme l’eau qui ruisselle sous les fondations (symbole féminin par excellence... l’eau bien-sûr, pas les fondations !), qui se répand lentement, jusqu’à la noyade. Le piège est déjà refermé dès la première sensation humide au bout des orteils. Cette lenteur scénaristique est nécessaire pour permettre au spectateur de s’ennuyer d’abord, devant la vie insipide qui est parfois la sienne, de s’identifier jusqu’au bâillement. Puis, il se croit dans un mauvais épisode de séries policières à la mode, une flic pointilleuse et mystérieuse, un sous-fifre ricanant et jaloux de la vie, de la femme et de la maîtresse du présumé coupable.