Le nombre de morts a dépassé 700 jeudi dans la bande de Gaza, 16 personnes ayant été tuées par les chars israéliens avant l’aube, ont annoncé les services de santé palestiniens.
Au 17e jour des combats, aucun cessez-le-feu ne semble en vue, mais certains espèrent toutefois une trêve limitée.
Le chef de la diplomatie américaine John Kerry est retourné en Égypte mercredi soir après avoir rencontré à Jérusalem et en Cisjordanie le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Selon un responsable égyptien, une trêve humanitaire pourrait entrer en vigueur ce week-end, à temps pour la grande fête musulmane de l’Aïd el Fitr, qui marque la fin du Ramadan.
Un responsable américain a précisé que c’était ce que les États-Unis espéraient mais que ce n’était pas assuré.
"Ce ne serait pas exact de dire que nous attendons un cessez-le-feu pour le week-end", a dit le responsable américain, qui a requis l’anonymat. "Nous continuons à travailler dessus, mais ce n’est pas acquis à ce stade."
Le cabinet restreint israélien n’a publié aucune décision après s’être réuni mercredi soir jusque tard dans la nuit sur une proposition de trêve humanitaire prévoyant un arrêt immédiat des combats et dont les termes précis seraient décidés lors de négociations les jours suivants.
Le dirigeant du Hamas Khaled Mechaal, qui s’exprimait au Qatar, s’est dit prêt à une trêve humanitaire mais a exclu un cessez-le-feu durable tant qu’Israël ne lèvera pas le blocus du territoire côtier palestinien.
Le gouvernement israélien souhaite plutôt poursuivre son offensive terrestre pour détruire les stocks de roquettes et les tunnels palestiniens. Mais il est aussi sous pression pour réduire l’intensité des combats, notamment depuis que les autorités américaines ont interdit les vols vers Tel Aviv, compte tenu des tirs de roquettes à partir de Gaza vers Israël.
De nombreuses compagnies aériennes étrangères, sur le qui-vive après la destruction d’un avion de la Malaysia Airlines jeudi dernier au-dessus de l’Ukraine, ont fait de même.
Le porte-parole du Hamas Abou Zouhri a estimé que ces interdictions de vol étaient "une grande victoire" pour le groupe islamiste.
Israël est également sous pression du côté de l’Onu. Navi Pillay, haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré mercredi qu’il existait une "forte possibilité" qu’Israël ait commis des crimes de guerre à Gaza et le Conseil des droits de l’homme de l’Onu a voté en faveur de l’ouverture d’une enquête internationale.
Furieux, Benjamin Netanyahu a déclaré que le Conseil des droits de l’homme ferait bien de lancer une enquête sur la décision du Hamas de "transformer les hôpitaux en centres de commandement militaire, d’utiliser les écoles comme dépôts d’armes et de placer des batteries de missiles à côté d’aires de jeux, de logements privés et de mosquées."
Ban Ki-moon a critiquée les activistes palestiniens après une nouvelle découverte de roquettes dans une école administrée par l’Onu pour les réfugiés.
Le nombre de Palestiniens morts dans la bande de Gaza atteignait 703 jeudi matin, selon les services de santé palestiniens, après la mort de 16 personnes tuées par les chars israéliens, dont six membres d’une même famille.
Mercredi, trois soldats israéliens ont été tués, ce qui porte à 32 le nombre de militaires israéliens tués dans les combats. Trois civils ont également été tués en Israël par les tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza.
Les tirs de roquettes palestiniens ont légèrement ralenti mercredi : 98 roquettes ont été tirées sur Israël, dont 70 ont touché le sol israélien et 25 interceptés par le système de protection Dôme de fer, ont indiqué les autorités. Habituellement, plus de 110 roquettes sont tirées chaque jour contre Israël.