La prise d’otages dans un café Lindt du centre d’affaires de Sydney en Australie est achevée.
Depuis plus de seize heures, un individu armé retenait une vingtaine de personnes, qu’il a fait s’aligner devant les fenêtres de l’établissement afin de se protéger des tireurs d’élite. Un drapeau rappelant la profession de foi musulmane, « Il n’y a de Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète », avait été exhibé à l’une des fenêtres.
Au cours de la journée, certaines personnes ont pu échapper au forcené, pendant que des dizaines de policiers se rassemblaient autour du site. L’assaut a été donné après que des coups de feu ont été entendus. Deux personnes, dont le preneur d’otages, ont été tuées et trois autres grièvement blessées.
D’après les médias, l’homme, d’origine iranienne, s’appelle Man Haron Monis (photo ci-dessus), né Manteghi Bourjerdi. Âgé de 49 ans, il a rejoint l’Australie en 1996 avec le statut de réfugié. De confession chiite, il était devenu un illuminé, pratiquant l’astrologie, la numérologie et la magie noire.
Vivant dans la banlieue de Sydney, il est par la suite devenu sunnite et s’est fait remarquer par sa radicalité dans l’approche de l’islam, se faisant appeler « Sheikh Haron » et relayant la propagande de l’État islamique sur les réseaux sociaux.
Selon le quotidien The Australian, il avait procédé à l’envoi de lettres d’injures aux familles de soldats australiens morts au combat, pour lesquelles il a été condamné à 300 heures de travaux d’intérêt général.
Le forcené était en liberté conditionnelle et sous l’accusation de complicité dans le meurtre de son ex-épouse, et a comparu devant un tribunal vendredi dernier pour des agressions sexuelles sur plusieurs femmes lorsqu’il officiait comme « guérisseur spirituel », de 2000 à 2002.
Au sein de l’opinion publique australienne, la question est de savoir pourquoi un personnage aussi radical et ne cachant pas ses intentions n’était pas suivi de près par les autorités... Pour son ancien avocat, l’homme, qui devait être jugé en février 2015, était sous pression :
« Sachant qu’il était en liberté sous caution pour des infractions très graves, je pense qu’il considérait qu’il n’avait rien à perdre. Son acte aurait quelque chose de désespéré. Cette prise d’otage n’était pas un acte concerté, ni un acte lié au terrorisme. »
Pour Tony Abbott, le Premier ministre australien, il s’agit d’un terroriste islamiste :
Nous ne connaissons pas les motivations de l’auteur, nous ne savons pas s’il agit pour des motifs politiques mais de toute évidence, il existe des éléments allant dans ce sens.
Prise de parole de Man Haron Monis pour dénoncer la participation de l’Australie à la coalition menée par les États-Unis en Irak et en Syrie :
Les images de l’assaut :