Alors que les raids aériens de la coalition menée par Washington se poursuivent en Syrie et en Irak, des hauts représentants des forces armées iraniennes ont tenu à prendre la parole.
Le commandant en chef des forces terrestres des Gardiens de la révolution islamique, le général Mohammad Pakpour, a fait un certain nombre de révélations aux médias concernant la défense de son pays.
Tout en soulignant que les drones actuellement en dotation dans les forces armées « survolaient nuit et jour, 24h/24, les frontières est et ouest du pays », il a indiqué que « la mission jihadique des Gardiens consiste à renforcer notre autonomie militaire et donc les forces des Gardiens de la révolution travaillent actuellement sur la fabrication d’un nouveau type de drone de combat, et nous avons déjà procédé à des tests réussis ». Il a précisé que ce drone de combat serait équipé de missiles RPG.
Le commandant de l’armée de terre, le général Ahmad-Réza Pourdastan a quant à lui évoqué les menaces que l’État islamique fait planer sur la région et rappelé que le renseignement suivait de près les mouvements des groupes terroristes takfiris en Irak et en Syrie et se tenait prêt à leur porter des coups sévères dans le cas où ils franchiraient « des lignes rouges qui sont très loin de nos frontières ».
Au sujet du « grand Satan » états-unien, il a déclaré que l’objectif principal de ce pays restait de lancer une guerre contre l’Iran, mais qu’à défaut d’avoir eu une opportunité d’agression décisive, le Pentagone avait attaqué l’Irak et l’Afghanistan dans le but d’engendrer des transformations nécessaires avant d’affronter l’Iran. Il a rappelé que les États-Unis étaient confrontés à de nombreux défis : des dépenses militaires colossales, des troupes démotivées, un peuple mécontent et une opinion internationale très critique, les poussant à changer de stratégie :
« Ils ont mis à leur ordre du jour la guerre par procuration. Aujourd’hui, Daesh fait la guerre pour des États-Unis. Daesh n’est pas du tout l’objectif de la coalition mise en place par les États-Unis. Mais ils ont constaté que Daesh ne peut réaliser ses objectifs et se sont rendus sur le terrain pour renforcer leur présence. »
Le général Pourdastan a tenu à rassurer le peuple iranien :
« Compte tenu des difficultés auxquelles sont confrontés les États-Unis, nous ne sommes pas exposés à une menace étrangère. Toutefois l’essentiel des menaces vient des groupes terroristes takfiris, face auxquels nous avons pris les mesures nécessaires. En tenant compte des actions de l’armée et du peuple irakien, il sembler que cette menace sera éliminée par le peuple et l’armée irakienne. »
En visite à Beyrouth mardi, Ali Shamkhani, chef du Conseil suprême de la sécurité nationale d’Iran fait savoir que son pays allait octroyer une aide militaire au Liban afin que le pays du cèdre puisse lutter efficacement contre les incursions de combattants de l’État islamique. En marge des échanges qu’il a eus avec des officiels libanais, il n’a pas hésité à qualifier la coalition internationale contre Daesh d’« infecte » et d’« imposture », et a lancé :
« Qui est l’État islamique ? Qui l’a financé et qui a formé ses éléments ? Qui a préparé une scène propice à son émergence en Syrie ? L’Occident et ses amis en sont responsables ! [...] Les frappes aériennes sans action sur le terrain n’ont pas de valeur. Les militaires en sont tout à fait conscients. »
Le responsable iranien s’est rendu aujourd’hui en Syrie est a rencontré le président Bachar al-Assad et lui a assuré du soutien indéfectible de son pays, tout en fustigeant à nouveau l’Occident :
« Les frappes américaines [en Syrie] sont illogiques et inacceptables. Cette coalition est une mascarade ridicule. La lutte contre le terrorisme ne peut pas être menée par des États qui ont contribué à établir les organisations terroristes, qui leur ont fourni le soutien logistique et matériel, et ont répandu le terrorisme dans le monde. »
Ces interventions ont lieu alors qu’aujourd’hui, le Premier ministre du régime sioniste, Netanyahu, a rencontré Barack Obama pour exiger que les États-Unis ne fassent aucune concessions sur le dossier du nucléaire iranien et ne coopèrent en aucune manière avec Téhéran dans le cadre de la campagne contre l’État islamique.