Mieux que les responsables de la droite ou les frondeurs de la gauche, c’est le ministre des finances qui vient de résumer exactement l’impasse économique dans laquelle se retrouvent aujourd’hui François Hollande et Manuel Valls.
« Mieux vaut assumer ce qui est, plutôt que d’espérer ce qui ne sera pas », a asséné Michel Sapin, hier, dans ces colonnes. La formule est aussi juste que cruelle pour le chef de l’État. Elle sonne le glas de toutes les illusions qu’il a entretenues depuis deux ans.
Mirages
Emploi, déficits, croissance : chacun se souvient des promesses et prévisions présidentielles. La courbe du chômage qui devait s’inverser en 2014. La « reprise » qui « est là », comme il l’assurait le 14 juillet 2013. Le « grand retournement » de la conjoncture européenne, qu’il annonçait encore au printemps. Les déficits publics ramenés à 3 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici à fin 2015, après l’année de grâce déjà accordée par Bruxelles.
Implacablement, les chiffres ont effacé ces mirages. Mois après mois, le chômage continue de battre des records, faute de croissance. La reprise ? Elle s’éloigne au fur et à mesure qu’on avance : après deux trimestres de croissance zéro, le gouvernement est obligé de réviser à la baisse les prévisions, pourtant modestes, sur lesquelles était bâti le budget de cette année.