Le problème des stress tests est qu’ils ne prennent pas en compte les événements exceptionnels susceptibles de provoquer une crise systémique. Par exemple, la chute ds cours du pétrole ou le coup d’Etat en Turquie sont des événements de nature à compromettre durablement la solvabilité des banques. D’ailleurs dans les deux cas, les banques américaines d’un côté et les banques turques de l’autre auraient dû faire le grand plongeon, où les banques européennes, du fait du risque de contrepartie, auraient été entraînées. Or il n’en a rien été. C’est donc qu’il existe des règles non écrites qui prévoient de renflouer les banques en neutralisant les expositions de prêts par la couverture illimitée des banques centrales, ce qui n’a pas manqué de se produire. Les compagnies pétrolières US font faillite mais les banques européennes et américaines qui leur ont prêté des sommes faramineuses en sorte indemnes. Idem pour les expositions sur le cours du pétrole et autres matières premières qui auraient dû grever gravement le bilan des banques. Dans ces conditions, on se demande à quoi servent les stress tests qui font comme si les banques pouvaient faire faillite alors qu’elles sont automatiquement protégées par les pare-feux de marché, comme le Market Stabilisation Fund, et autres actions concertées des banques centrales. Les règles de composition du capital bancaire sont elles aussi sujettes à caution, puisque les banques gonflent artificiellement leur capital en rappelant des obligations convertibles en actions, en cas de difficultés. C’est ce qui arrivé à Deutsche Bank avec ses obligations coco, dont le prix s’est un moment effondré parce que leur liquidité était compromise du fait du manque de confiance des investisseurs. Le soutien de la Bundesbank est venu calmer les craintes, ainsi que l’appui opportun de JP Morgan qui a parlé de racheter les portefeuilles de dérivés en hors bilan de la Deutsche Bank. Là encore la catastrophe annoncée s’est transformée en pétard pouillé. Le pompon revient à la Commerzbank célébré pour ses performances après avoir été recapitalisée deux fois par la République Fédérale. Idem pour les banques italiennes qui passent la rampe, après s’être délestées de leurs mauvaises dettes auprès d’une "bad bank" créée exprès pour vendre les actifs toxiques au marché sous forme de titres rachetés par la BCE. Regardez le montant du bilan de la BCE qui dépasse les 3000 milliards d’euros à force de racheter tout ce qui traîne dans le bilan des banques.
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