L’Eurozone et ses satellites telle que la Suisse présentent des dangers de faillites systémiques réels. Pourtant, pour qu’une région fasse faillite, il faudrait que les tenants de la haute finance internationale le décident.
Nous avons vu comment ils avaient imposé un embargo bancaire au peuple grec. Ils avaient tout bonnement coupé le robinet d’approvisionnement en liquidités. Après avoir pris en otage un pays et sa population, le gouvernement d’extrême gauche a cédé à toutes les demandes…
Le cas de la crise actuelle des grandes banques européennes, et on pourrait les mettre toutes dans le même panier, est différent. La situation réelle de ces banques est inconnue pour différentes raisons. Retenons pour l’instant les masses financières dont le volume est simplement inconnu car elles ne sont pas comptabilisées par les banques. C’est de l’argent créé par les banques et qui n’a pas de traçabilité comptable fiable.
On suppose que ces sommes sont juste énormes…
Pourtant, certaines choses qui se passent sont portées à notre connaissance.
En octobre 2015, HFR Global Hedge Fund Industry Report nous apprenait que 95 milliards de dollars sur 3 trillions s’étaient évaporés. Dans ce système-casino, où la spéculation est devenue un objectif en soi, la volatilité bat des records et beaucoup d’agents spéculateurs font faillite.
Des sommes effrayantes partent en fumée sans que cela ne déclenche les palabres de 2007 ou de 2012…
Pourquoi les effets de ces pertes astronomiques ne font-ils plus la une des médias et ne semblent-ils plus créer – en apparence en tout cas – de troubles politiques majeurs ? Que s’est-il passé ?
En 2009, suite à la crise des subprimes et au dysfonctionnement devenu structurel des marchés des produits dérivés, le G20 a décidé de :
« … confier aux chambres de compensation le soin de gérer le système de sécurité lié à ces produits financiers. Traditionnellement pratiquée par les banques, la compensation bilatérale est remplacée, pour un grand nombre de produits, parl’obligation de compensation centralisée où une CCP prend en charge la gestion des appels de marge ». (Source)
Voilà que des entités privées ont été créées pour amortir les chocs dus à de grosses pertes ou à des faillites de hedge funds. Ce processus ressemble à la méthode que l’on avait vue lors des sauvetages de banques et assurances suite à la crise des subprimes, où des reprises de titres toxiques ont été échangées contre du cash (UBS Stabfund).
Une sorte d’assurance tous risques a donc été créée au milieu des circuits sur lesquels circulent ces trillions de produits financiers plus ou moins toxiques et systématiquement spéculatifs. Tout le monde peut comprendre que les risques et leurs conséquences ont été transférés.