Du pur théâtre.
Aux Etats-Unis, dès qu’une escroquerie est révélée, dès qu’un scandale d’ampleur éclate, on met en scène ces petites séances de catharsis durant lesquelles une sénatrice (castratrice), plus rarement un sénateur, censée représenter les intérêts du peuple, humilie publiquement devant les caméra une poignée de responsables de second rang et de technocrates totalement dépassés par des évènements qu’ils voyaient jusque-là par le petit bout de la lorgnette.
C’est très régressif, on dirait une mère qui corrige un petit enfant pris en faute.
Le public-enfant est rassuré, il a l’impression que les politiques font le travail, et le système peut perdurer... qu’est-ce qui les empêche concrètement de s’attaquer maintenant à Wall Street, au lieu de s’acharner sur des obscures commissions de régulation dont tout le monde savait par ailleurs qu’elles n’avaient aucune influence et ne servaient strictement à rien, sinon à jouer le rôle de fusibles et à diviser la chaîne de responsabilités afin de pouvoir accuser le cas échéant un petit rouage d’être à l’origine du dysfonctionnement global du système, dont les vrais responsables, tous situés à le tête des principales banques et institutions financières américaines sont pourtant, eux, bien identifiés.
Après des mois de recherches, la conclusion de la commission d’enquête sur la crise financière américaine est sans appel. Des spéculateurs aux pouvoirs publics en passant par les agences de notation : l’échec est collectif.
La Commission ne fait aucune proposition particulière, se comparant à l’autorité qui enquête sur les causes des accidents d’avions, mais laisse au législateur le soin de remédier aux manquements.
C’est la version moderne du goudron et des plumes, de la bouc-émissairisation substituée à la justice et pour le coup, du vrai populisme qui n’amènera aucun changement pour le peuple américain, malheureusement dupé par ces parodies de commission d’enquête qui n’ont strictement aucun pouvoir !
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