Cette semaine, le magazine américain d’information 60 Minutes a diffusé un reportage qui porte le titre de la « bulle immobilière en Chine ».
On connaissait déjà l’existence de villes fantômes en Chine. Mais ce reportage révèle la véritable ampleur de ce phénomène. On y découvre des villes composées de tours, de résidences luxueuses et de petits immeubles s’étalant sur des kilomètres, totalement vides, une autoroute déserte à l’heure de pointe, et un centre commercial totalement désert, mais dont les boutiques comportent les enseignes factices de grandes firmes internationales telles que Starbucks, Apple ou encore Adidas, pour illusionner les potentiels investisseurs.
Pour certains économistes, ces multiples villes fantômes sont la preuve irréfutable de l’existence d’une bulle immobilière chinoise. D’autres nient l’existence d’une bulle et sont convaincus que ces métropoles désertes seront bientôt trépidantes d’activité.
Le gouvernement a investi 2 000 milliards de dollars (environ 1 500 milliards d’euros) dans le secteur de la construction pour stimuler la croissance économique du pays, en misant sur l’émergence de la classe moyenne chinoise pour acquérir les propriétés bâties.
En effet, cette classe moyenne chinoise s’est constitué une épargne qu’elle n’a pas le droit d’investir à l’étranger, et elle craint d’investir sur les marchés financiers très volatiles. Influencées par la hausse constante de l’immobilier par le passé, beaucoup de familles ont acheté plusieurs appartements dans l’espoir que leur valeur augmente.
Mais pour la plupart des Chinois, ces appartements ne sont pas abordables, même lorsqu’ils ont connu l’exode rural, et ils sont condamnés à rechercher d’autres logements.
Si cette bulle éclate, les familles de la classe moyenne qui ont investi plusieurs générations d’économies, se retrouveront totalement ruinées. Les sociétés du bâtiment seront mises en faillite.
La valeur des appartements dans les villes fantômes a commencé à baisser depuis l’année dernière. Wang Shi, le PDG de la plus grande entreprise de construction de logement chinoise, Vanke, confirme l’existence de cette bulle. Il explique que beaucoup d’entreprises du bâtiment sont déjà tellement endettées que beaucoup de chantiers de construction ont déjà été suspendus.
Il estime qu’en cas d’éclatement de la bulle immobilière, les investisseurs ruinés de ces biens immobiliers pourraient envahir les rues pour manifester, créant des troubles sociaux en Chine dignes du printemps arabe.