L’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, qui dirige de facto l’Egypte depuis qu’il a destitué l’islamiste Mohamed Morsi il y a 11 mois, a été élu président avec 96,9% des suffrages, a annoncé mardi la commission électorale nationale.
Un décompte non officiel l’avait jusqu’alors donné vainqueur du scrutin des 26, 27 et 28 mai avec 93,3% des suffrages.
Le maréchal Sissi, qui a pris sa retraite de l’armée pour pouvoir se présenter à la présidentielle, a recueilli 23 780 104 suffrages contre 757 511 pour son unique rival, le leader de la gauche Hamdeen Sabbahi, selon la commission.
Le taux de participation s‘élève en outre à 47,45%.
Le gouvernement intérimaire installé par M. Sissi avait cependant éliminé de la scène politique le principal mouvement d’opposition, la confrérie islamistes des Frères musulmans, interdite et déclarée "organisation terroriste".
M. Morsi était le premier chef de l’État élu démocratiquement en Égypte, en juillet 2012. Mais le 3 juillet 2013, après que des millions d’Egyptiens eurent manifesté pour réclamer son départ, le chef de l’armée, le général Sissi, le destituait et le faisait arrêter.
Policiers et soldats s‘étaient ensuite lancés dans une implacable et sanglante répression de ses partisans, notamment ses Frères musulmans, qui avaient remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak à l’issue d’une révolte populaire début 2011.
Depuis, plus de 1 400 manifestants pro-Sissi ont été tués, plus de 15 000 Frères musulmans ont été emprisonnés, dont la quasi-totalité de leurs leaders, qui encourent, à l’instar de M. Morsi, la peine de mort dans divers procès. Et des centaines d’islamistes ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes.