La candidate du parti des Travailleurs a remporté l’élection avec 51,52 % des suffrages contre 48,48 % pour son adversaire de droite, Aécio Neves. Elle hérite d’un pays divisé où l’économie est en panne.
Le passage à l’heure d’été d’une bonne partie du Brésil aura joué avec les nerfs de la population. Dimanche soir, il a fallu attendre 20 h 30 (heure locale) pour avoir la confirmation de la réélection de la présidente Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT), avec 51,52 % des suffrages contre 48,48 % pour son adversaire de droite, Aécio Neves, représentant du Parti de la sociale-démocratie brésilienne (PSDB).
C’est le résultat le plus serré depuis 1989, quand Luiz Inácio Lula da Silva avait perdu sur le fil contre Fernando Collor. Il révèle une profonde division du pays, entre un Sud riche favorable à Aécio Neves, en particulier dans l’État de São Paulo, le premier collège électoral du pays, où il a rassemblé 65 % des électeurs. Dilma Rousseff s’est en revanche largement imposée dans le Nordeste, et le Nord du pays, avec plus de 70 % des électeurs. Rio de Janeiro lui a également été plus favorable, tout comme Minas Gerais, l’État qu’Aécio Neves a pourtant gouverné pendant huit ans.
Si le climat était à la fête dans le palais présidentiel du Planalto, à Brasília, Dilma Rousseff sait qu’elle ne peut pas compter sur plus d’une semaine de vacances. Car pour convaincre les indécis, elle a multiplié les promesses, alors que le Brésil devrait achever l’année avec une croissance de son produit intérieur brut (PIB) oscillant entre 0 et 1 %. L’emploi a beau être au plus bas – il a atteint 4,9 % en septembre, un record – beaucoup d’autres indicateurs ont basculé dans le rouge. Les exportations ont diminué, et devraient souffrir, l’année prochaine, de la baisse des cours des matières premières, alors que l’industrie peine à retrouver un nouveau souffle. Même si l’inflation est maîtrisée, le coût de la vie est de plus en plus élevé, en particulier dans les grands centres urbains où les loyers se sont envolés.