Le Procureur de Santa Maria Capua Vetere, dans la région de Caserta, au nord de Naples, vient de mettre fin à un trafic de nouveaux-nés au terme d’une enquête qui a débuté en 2009.
Des jeunes femmes bulgares enceintes étaient repérées par un couple en Bulgarie, et lorsqu’elles arrivaient au terme de leur grossesse, le couple organisait leur passage en Italie où elles accouchaient de leurs enfants. Ceux-ci étaient revendus 20.000 euros à des couples stériles. Le « nouveau » père prétendait que l’enfant était le fruit d’une aventure extraconjugale avec la jeune femme bulgare, que sa femme lui avait pardonné, et qu’elle était prête à élever l’enfant.
Les autorités ont suspecté l’existence d’un trafic lorsqu’elles se sont rendues compte qu’une vingtaine d’enfants nés à la même époque dans la région de Campania partageaient un point commun intrigant : ils étaient nés d’une mère bulgare et d’un père italien.
Pour Tanya Kalinova, du journal bulgare Novianr, cette affaire signe la perte des valeurs de notre époque :
« J’étais déjà choquée d’apprendre qu’un Chinois avait vendu l’un de ses reins pour s’acheter un iPhone et une iPad. Mais je peux encore l’accepter, parce que chacun a le droit de disposer de son corps.
Mais le cynisme dont il faut témoigner pour vendre le bébé de quelqu’un d’autre déstabilise totalement mon système de valeurs. Je croyais naïvement que les gens étaient mis au monde pour être aimés et que les objets étaient produits pour être utilisés.
Toutefois, l’une des grandes maladies de notre époque, c’est qu’au contraire, des gens sont utilisés comme des objets et des objets sont aimés comme des personnes. »