Les services du procureur des droits de l’Homme du Guatemala ont demandé vendredi l’ouverture d’une enquête sur le départ forcé d’environ 230 juifs orthodoxes d’un village de l’est du pays, un conflit les opposant à ses habitants.
Considérant qu’aucune personne, autorité, groupe ou communauté « n’avait le droit ou n’était autorisé à imposer à des personnes ou communautés étrangères un délai pour partir de quelque endroit que ce soit du territoire » guatémaltèque, les services du procureur des droits de l’Homme ont déploré ce « départ forcé » et demandé aux autorités compétentes d’ouvrir rapidement une enquête.
Depuis le mois d’octobre, les habitants de San Juan La Laguna, à 200 km à l’est de la capitale, accusent les membres de cette communauté juive, établis dans ce village maya depuis six ans, de discrimination à leur encontre, et de ne pas respecter leurs coutumes. « Nous sommes un peuple de paix et nous avons déjà commencé à quitter le village afin d’éviter tout incident », a indiqué à l’AFP Misael Santos, un représentant de cette communauté juive. Les habitants du village « nous ont menacés de lynchage si nous ne partions pas », a-t-il ajouté. Les habitants reprochent notamment aux juifs de ne pas répondre à leurs saluts, de voler des produits dans les marchés si les prix ne leur conviennent, et de ne pas toujours respecter la coutume qui veut que l’on veille ses morts.
Les services du procureur ont déclaré que personne au Guatemala ne devait être victime de discrimination ou maltraitance « parce qu’il s’habille en noir, a beaucoup d’enfants et ne répond pas à un salut ». La plupart des membres de cette communauté juive orthodoxe, dont la moitié est composée d’enfants, sont venus des Etats-Unis, d’Israël, du Royaume-Uni, et de Russie, et 40 sont Guatémaltèques.