Alors qu’en mars 2012, évoquant l’éventualité d’une découverte d’hydrocarbures au Sénégal, nous redoutions que la malédiction du pétrole ne frappe le pays, le directeur financier du Groupe de la Banque mondiale, Bertrand Badré, s’est réjoui samedi à Marrakech de la récente découverte de pétrole sur le territoire sénégalais, qualifiant l’information de « bonne nouvelle » et appelant les autorités du pays à mettre cette ressource au service de son développement.
Il n’en demeure pas moins que la nouvelle pourrait attirer les vautours dans le pays, à moins que cela ne soit déjà fait. Quant à la population locale, pas sur qu’elle en retire tous les bénéfices qu’elle pourrait légitimement espérer. Le fossé est grand entre le monde des pétro-dollars et les maisons aux toits de chaume de Yayeme, pourtant à quelques encablures d e ces découvertes affichées comme prometteuses. Quant au havre de paix que constitue le Sine Saloum … il pourrait bien ne perdurer que quelques temps...
Rappelons que l’entreprise pétrolière britannique Cairn Energy a annoncé le 7 octobre qu’elle avait découvert un gisement à 100 kilomètres au large des côtes sénégalaises, à 1 427 mètres de profondeur, sur le puits FAN-1, situé sur le bloc Sangomar profond (Sangomar deep). Une découverte qualifiée d’avancée « substantielle » pour Cairn Energy et ses partenaires, l’Américain ConocoPhillips, l’Australien FAR et la société pétrolière nationale du Sénégal, Petrosen. Selon les premières estimations de Cairn Energy, les réserves de ce puits tourneraient autour de 250 millions de barils de pétrole, voire même beaucoup plus.