Une des commissions de la Haute Autorité de santé, chargée d’évaluer l’intérêt médical d’un traitement en France, a rendu un avis "modéré" sur l’anti-arythmique Multaq, qui devait être le prochain "blockbuster" de Sanofi-Aventis, affirme lundi le quotidien La Tribune. La Commission de la transparence a jugé que le "service médical rendu", qui sert à déterminer ensuite le taux de remboursement d’un traitement, était "modéré", selon le journal qui ne cite pas ses sources. Pis encore, "l’amélioration du service médical rendu", mesurant le progrès par rapport aux traitements précédents, a obtenu la plus faible des notes possibles (5), d’après La Tribune.
Si l’avis de la Commission, uniquement consultatif, est suivi par la Haute Autorité, le Multaq, destiné à traiter les troubles du rythme cardiaque, pourrait alors n’être remboursé qu’à 35 %, poursuit le quotidien économique. Sanofi-Aventis a affirmé qu’"qu’aucun avis définitif n’avait été rendu". "Le produit fait bien l’objet d’une demande de remboursement. L’évaluation est en cours", a ajouté un porte-parole du groupe, sans plus de précisions.
Si l’avis de la Haute Autorité était confirmé, il s’agirait en tout cas d’un revers important pour Sanofi-Aventis, qui a travaillé plus de quinze ans sur ce traitement, appelé à devenir un de ses médicaments phares. Les analystes en attendent un chiffre d’affaires mondial pouvant aller jusqu’à 3 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros). La Commission européenne a autorisé fin novembre la mise sur le marché du Multaq dans les 27 pays de l’Union européenne. Il a également reçu le feu vert des autorités américaines, canadiennes et suisses. Mais il a déjà été critiqué par les autorités sanitaires britanniques : en fin d’année dernière, elles ont estimé que le système de santé public du Royaume-Uni, le NHS, ne devrait pas utiliser le Multaq car il n’offre pas, selon elles, un bon rapport coût/efficacité.