Dans une analyse plus ironique et moins pertinente, on notera que le droit de vote ne s’exprime plus dans les urnes, mais à travers la carte bancaire. En effet, si on considère l’influence du lobbying de grandes multinationales ou de regroupement d’entreprises d’un même secteur que ce soit sur le financement d’un parti politique, sur les commissions d’études et de loi, sur les différents domaines d’expertises et d’enquêtes, sur l’éducation, sur les connivences dans les postes occupés - PDG qui devient membre du pouvoir exécutif, législatif ou même judiciaire et vice et versa - sur les liens privés - PDG, parrain du fils d’un politicien - et l’on peut continuer ainsi la liste n’étant pas exhaustive, on peut en déduire que dès lors que nous effectuons un achat, nous accordons notre consentement, conscient ou non, à la politique et l’éthique du fournisseur.
Alors suffit-il de consommer - voter - plus intelligemment ? Comme toujours, la réponse n’est pas aussi simple que la question le sous-entend. Il convient tout d’abord de s’interroger de son degré de conscience et de sa volonté d’action car, à l’échelle individuelle, cela n’a guère de conséquences si ce n’est l’autosatisfaction de prétendre faire le bien. Deuxièmement, la réflexion tient une place capitale. En effet, nous nous devons de nous instruire pour libérer notre pensée et notre esprit critique de notre émotivité et de la manipulation d’une caste, manipulation qui emprunte par ailleurs presque toujours le domaine des émotions car il est spontané et occulte le prisme de la raison, avec humilité et modestie car les sources de connaissances peuvent également être perverties, intentionnellement ou non. Enfin, le dernier point est crucial : l’entourage. Il ne s’agit pas de s’attarder sur les rapports privés intra et extra-familiaux, mais plutôt de s’interroger sur leurs qualités et leurs possibilités dans l’espace public. En effet, l’importance ne doit pas porter sur des personnes partageant à tout prix la même pensée ou les mêmes idées, mais sur des personnes ayant une logique et un raisonnement sains et honnêtes. Alors évidemment il s’agit là de généralités, mais il sied à chacun de les développer et de les adapter.
En conclusion, j’en appelle à votre réflexion lorsque vous postez des commentaires : sont-ils pertinents, argumentés ? qu’apportent-ils ? élèvent-ils le débat - le niveau comme dirait l’autre ? Internet permet la libre expression immédiate et indélébile de l’émotivité, n’y succombez pas.
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