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De de Gaulle à Macron en passant par Mitterrand : histoire d’une chute française vertigineuse

Nous sommes le 15 septembre 1965, l’écrivain Alain Peyrefitte s’entretient avec le général de Gaulle. L’extrait est tiré du tome 2 de son livre C’était de Gaulle.

 

Au nom de Mitterrand, le Général éclate franchement de rire :

« Le Rastignac de la Nièvre ? Léon Noël, qui était mon délégué pour le RPF dans ce département, m’a raconté que Mitterrand, lors de sa première campagne, en 46, se mettait au premier rang de la cathédrale de Nevers, à genoux sur un prie-Dieu, la tête dans les mains. L’évêque disait à Léon Noël, en joignant ses doigts avec extase : “Comme il est bien, ce Mitterrand, c’est tout à fait ce qu’il nous faut”. » (Rire.)

Peyrefitte : Vous l’avez rencontré vous-même ?

De Gaulle : Il est venu me voir à Alger dans l’hiver 43-44. Il a mis du temps à me parvenir. Il avait travaillé pour Vichy avec tant de zèle que ça lui avait valu la francisque. Il était entré dans ce corps d’élite. Voyant que ça allait tourner mal, il a voulu se dédouaner en entrant dans un réseau. Il est arrivé à Londres. Il est allé trouver d’abord les Anglais et les Américains, qui n’ont pas été très chauds pour l’accueillir, puisqu’ils voyaient qu’il mangeait à tous les râteliers. À la fin des fins, Passy l’a vu, l’a cuisiné, l’a expédié sur Alger, me l’a fait recevoir avec une fiche le présentant comme un personnage douteux.

Mitterrand m’a demandé de lui confier la direction d’un réseau Charette, qui marchait très bien sans lui. Je n’avais pas envie de risquer de mettre un agent double dans un mouvement de résistance. Je lui ai donc proposé de se battre, soit dans le corps expéditionnaire en Italie, soit comme parachutiste dans le corps qui serait le premier à prendre pied en France. Il a refusé les deux propositions. Je l’ai congédié : « Nous n’avons plus rien à nous dire. » Eh bien si, nous avions encore à nous dire ! Il s’était arrangé pour prendre la tête d’un « mouvement national des prisonniers » et pour se faire nommer secrétaire général du ministère des Anciens combattants et Prisonniers.

Il dit qu’il a été ministre dans le gouvernement de la Libération.

C’est faux ! Un mensonge de plus ! C’est un imposteur ! Il a été nommé secrétaire général à titre intérimaire. Le ministre, c’était Henri Frénay. Mitterrand a essayé de le faire sauter en lançant son mouvement contre lui. Vous imaginez ! Le plus haut gradé du ministère prenant la tête d’une rébellion contre son propre ministre ! Il a organisé des manifestations, qui se massaient devant le ministère en hurlant : « Frénay au poteau ! » (Rire. Le Général avale sa salive avec un petit sifflement.)

Je l’ai convoqué au ministère de la Guerre. Il est arrivé avec deux acolytes. Il m’a prétendu que les prisonniers avaient bien raison d’être en colère. Je lui ai dit : « De deux choses l’une. Ou bien, vous ne pouvez rien pour empêcher ces désordres bien que votre mouvement les ait provoqués, et vous me remettez votre démission. Ou bien, vous êtes le chef et vous me signez l’engagement de faire cesser tout ça aujourd’hui même. Sinon, je vous fais mettre en état d’arrestation à la sortie de ce bureau. » Il a demandé à se concerter avec ses deux acolytes dans l’encoignure de la fenêtre. Je lui ai donné trois minutes pour se décider. Je lui ai dicté la formule. Il a obtempéré.

Si vous avez gardé ce document dans vos archives, vous devriez le publier !

J’y avais pensé dans le temps, mais ce n’était pas possible de le publier, il y avait deux fautes d’orthographe. (Gros rire. Il met quelques secondes avant de se reprendre.) Eh bien, Mitterrand, il aurait des voix. Il aura les voix socialistes s’il n’y a pas de candidat socialiste. Il aura les voix communistes. Il aura quelques voix radicales, mais c’est pas grand-chose. Ce sera comme le cartel des non en 62.

 

 

***

La campagne présidentielle de 1965

 

La défaite du général en 1969, l’accession au pouvoir de la droite d’affaires en 1974 et l’élection du pseudo-socialiste Mitterrand en 1981, qui optera rapidement pour une politique économique libérale avec Fabius en 1983, nous emmènent à une question : mieux vaut un pouvoir présidentiel autoritaire mais qui fonctionne, ou un pouvoir démocratique qui dysfonctionne ?

 

La question ne se pose plus aujourd’hui, puisque, avec Macron, nous avons un pouvoir autoritaire qui dysfonctionne, ce qui explique l’impasse dans laquelle et le pouvoir et le peuple français se trouvent. L’exécutif est carrément entré en guerre contre la majorité des Français, et c’est seulement parce que la majorité de cette majorité de Français n’en est pas consciente que la situation perdure. Chaque jour, les Français sont frappés au portefeuille et perdent le peu de prérogatives qui leur restaient.

Tout est question de masse critique, et on n’y est pas encore. Mais on s’en approche, attaque oligarchique après attaque oligarchique : terrorisme, covidisme, inflation, extorsion et guerre sont les armes à double tranchant d’un gouvernement opposé à son peuple. L’opposition, en réalité, c’est le gouvernement ! Les ennemis du peuple ne sont pas là où l’on croit, où les médias nous le disent.

 

 

Marine Le Pen s’est dite soulagée que l’agonie du gouvernement fantôme de Bayrou s’achève, le 8 septembre 2025. Elle achève la bête ici.

« Piteux », « désastre », « effondrement »

 

Mais cette agonie fait place à une autre agonie, celle de la Macronie, qui s’accroche à toutes les prises possibles, et qui dispose encore d’options radicales pour rester en place : guerre contre la Russie, chaos intérieur orchestré, avec en dernier ressort l’article 16.

On évoquait déjà ce coup d’État constitutionnel en 2015, 2018 et 2020, lors des grands attentats, de l’insurrection des Gilets jaunes et des confinements punitifs. Aujourd’hui, ce n’est plus de la politique fiction.

La Rédaction d’E&R

 

Une Macronie à l’agonie

 






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