Où en est la situation Damas, où l’ASL prétend avoir lancé une offensive décisive de plus ? L’OSDH qui voit dans les événements de la capitale un moyen de relancer sa machine à mensonges, parlait hier d’affrontements à Tadamone (accès sud de la capitale), Midane(à la lisière sud du centre ville), Kfar Sousseh (accès sud), Jobar (nord-est), Qadam, Nahr Aiché (au nord-ouest de Tadamone).
Étant entendu qu’une seule rafale lâchée par un seul insurgé suffit, selon une technique éprouvée, à l’OSDH pour classer tel quartier dans la liste des points chauds de Damas.
Un porte-parole du CNs évoque « l’étau qui se resserre » autour de Bachar et Georges Malbrunot, dont les analyse se contredisent d’un jour à l’autre, parlent de situation « sérieuse » pour le régime. Au point que c’est à la IVe division, troupe d’élite commandée par son frère Mahar al-Assad que le président aurait confié le gros de la lutte.
Un nouveau leurre médiatique
Qu’est-ce qu’on sait de certain, au-delà de la propagande de l’opposition syrienne, et de la désinformation pavlovienne des médias français ? Des amis franco-syriens du site ont de la famille à Damas, qu’ils contactent régulièrement par téléphone.
En gros, ces dernières 24 heures, ils confirment des troubles sérieux à al-Tadamone, avec un début d’exode de la population ; le quartier situé à l’est de Tadamone, Jaramana, était calme hier soir. D’autres Damascènes indiquaient que la ville était globalement calme, seuls certains faubourgs étant touchés.
Selon un combattant ASL de Midane joint au téléphone par Reuters ce 17 juillet, les rebelles « sont encerclés et ne peuvent battre en retraite ». Et, de fait, on peut penser que toute la stratégie des forces de l’ordre consiste, autant que possible, à « fixer » les groupes dans leurs positions, pour les réduire progressivement.
Toute la question étant de savoir combien sont les rebelles : plus les groupes sont faibles numériquement, plu vite ils se désintégreront. En revanche, si plusieurs centaines d’activistes parviennent à se concentrer dans un quartier, celui-ci sera évidemment plus dur à libérer.
Toute la difficulté, pour les forces de l’ordre, est d’expulser des bandes très mobiles – car peu nombreuses – et évoluant dans un environnement urbain dense, tant en terme urbanistique stricto sensu que de population.
Cent guérilléros suffisent à donner à Tadamone des faux-airs de Bab Amr. C’est ce que recherche l’ASL, bien plus qu’une impossible prise de contrôle de quartiers de la ville : à défier symboliquement et médiatiquement le gouvernement dans sa capitale, et à semer le doute et l’inquiétude chez ses habitants, très largement restés, depuis 16 mois, hostiles à l’insurrection. De ce point de vue l’ASL et ses alliés ont déjà, avec l’amicale complicité de la médiasphère occidentale, remporté un succès.
Mais militairement et politiquement ce sera un succès sans lendemain. Parce que deux millions de Damscènes, même légitimement inquiet, ne vont pas se jeter dans les bras de quelques centaines de lumpen-islamistes.
C’est aussi simple que cela !