En 2010 et 2012, le constructeur français DCNS avait présenté des concepts de submersibles très innovants, comme le SMX-25, optimisé pour les missions spéciales et le recueil de renseignements tout en ayant une capacité de frappe ou le SMX-26 Caïman, optimisé pour les opérations littorales.
Cette année, DCNS a fait plus classique, en piochant dans les technologies déjà disponibles. Et cela donne le SMX Ocean, dont il sera fait grand cas lors de l’édition 2014 du salon Euronaval qui vient d’ouvrir ses portes.
Ainsi, le SMX Ocean est, pour faire court, une version classique du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda, dont le premier exemplaire sera livré à la Marine nationale d’ici la fin de cette décennie. Du coup, un des avantages de ce type de navire est qu’il pourra être commercialisé rapidement s’il intéresse une force navale étrangère (et l’on pense à l’Australie, par exemple, qui a de grandes ambitions en la matière). En clair, ce n’est pas tout à fait un nouveau concept puisqu’il est possible de passer à la phase industrielle dans des délais courts.
Concrètement, le SMX Ocean est un sous-marin à propulsion classique qui reprend donc dans les grandes lignes le design du Barracuda. Du coup, avec ses 4 750 tonnes en déplacement, il mesure 100 mètres de long pour 8,8 mètres de diamètre, ce qui en fait le submersible conventionnel le plus imposant jamais imaginé en Europe.
Profitant des dernières innovations de DCNS, le SMX Ocean a une autonomie de 90 jours (deux fois plus que le Scorpène) et évolue à une vitesse de croisière de 14 noeuds grâce à 6 moteurs diesels de 1 250 kw et de 3 ensembles de batteries Li-ion. En tout, il peut rester en immersion pendant un mois.
Bien évidemment, la discrétion acoustique a été optimisée. De même que ses équipements électroniques. Il dispose ainsi d’un sonar d’étrave pour assurer une détection à 360°, des sonars latéraux et une antenne remorquée. Il compte également 8 mats pouvant accueillir différents capteurs pour le recueil de renseignements. Enfin, il peut être équipé de la bouée multifonctions Vipere qui permet de communiquer et de collecter des données quand le navire est en plongée.
Côté armement, le SMX Ocean en dispose d’une large palette. Il peut en emporter 34 de différentes sortes, de la torpille lourde F-21 au missile de croisière naval (MdCN ou Scalp naval), en passant par le SM-39 Exocet et même le missile anti-aérien Mistral. Il peut aussi mettre en oeuvre un module « forces spéciales », notamment des nageurs de combat, avec une capacité d’accueil de 35 commandos, ainsi que des drones aériens et sous-marins. Enfin, dans la mesure où l’automatisation est poussée au maximum, son équipage sera des plus réduits, ce qui peut être un argument de poids pour les marines qui doivent réduire leurs effectifs ou qui peinent à trouver des sous-mariniers.