Certes nos services, parmi les meilleurs du monde, ont sans doute contribué à éviter grand nombre d’attentats. Mais notre pays la France est soumis à des dynamiques qui ne pouvaient que, statistiquement, provoquer fatalement la situation de ce vendredi 13 novembre 2015.
Au milieu des années 2000, la politique étrangère de la France a pris une nouvelle direction, s’alignant sur des intérêts étrangers et jugés par le monde musulman comme lui étant hostiles. La politique étrangère de la France, magnifiée par le discours de Villepin en 2003 à l’assemblée de l’ONU a été transformée en une politique de participation active au projet néo-conservateur de reconfiguration du Moyen-Orient, initié outre-Atlantique.
La destruction organisée des derniers bastions de stabilité et de laïcité de la région, accompagnée par un Printemps arabe qui s’est avéré un total échec malgré le soutien que ne lui portait notre classe médiatique et intellectuelle, n’aura finalement abouti qu’à répandre un chaos dont les nébuleuses terroristes les plus radicales se nourrissent avec avidité.
Ces forces destructrices ont su trouver, sur le plan intérieur, nombre de partisans et de recrues. La France, qui se targuait d’être et de rester un pays d’immigration, a subi au cours des dernières décennies, une immigration quasi-incontrôlée qui a modifié nombre d’équilibres démographiques, sociologiques, économiques, politiques ou religieux.
La profonde crise de désintégration (politique, morale, identitaire, religieuse) que notre pays traverse s’est doublée d’un échec d’intégration et d’assimilation de Français d’ascendance étrangère mais aussi de petits Français de souche. Les émeutes de 2005, l’éclosion de revendications identitaires, la perte d’autorité de l’État sur des milliers de territoires en France ou les chiffres effroyables des volontaires français au Jihad, en Syrie et en Irak, auraient pourtant dû suffire à nos élites pour mesurer le risque qui pesait sur la France et sur les Français.
Mais il n’en fut rien
À nos politiques étrangères suicidaires se superposaient un processus continu d’intégration européenne ayant pour conséquence la suppression des frontières intérieures comme extérieures, vieux rêve datant d’un monde où la menace n’était envisagée que sous une forme territorialisée et non pas dématérialisée comme c’est le cas aujourd’hui.
La crise des migrants, dont on nous annonce tranquillement qu’elle devrait se poursuivre plusieurs années et voir plusieurs millions d’arrivants au sein de l’Union européenne, porte sans nul doute en elle les germes d’un chaos encore plus grand tant il paraîtrait bien naïf d’imaginer que des cellules terroristes ne se dissimulent pas au sein de ces gigantesques flux humains.
Les Français ne doivent pas se tromper : ils sont en danger.