Sur terre, sur mer, sous la mer, dans les airs et aussi dans l’espace, l’histoire de la rivalité entre la Chine et les États-Unis n’en est qu’à ses débuts.
Le 20 juillet 2013, la Chine a lancé avec succès trois satellites en orbite avec une fusée « Longue Marche 4C » (CZ-4C) :
Le SJ-15 (Pratique-15) a été conçu par SAST (Shanghai Academy of Spaceflight Technology) du groupe CASC.
Le SY-7 ((Expérimental-7) a été conçu par China Dongfanghong Satellite Corporation, qui appartient à CAST (China Academy of Space Technology) du groupe CASC (China Aerospace Science and Technology Corporation).
Le CX-3 (Innovation-3) a été conçu par l’Académie des sciences chinoise.
D’après les autorités chinoises, il s’agit d’un dispositif de maintenance spatiale dans le cadre du programme d’exploration du système solaire et de surveillance des débris spatiaux. L’un de ses satellites est muni d’un bras robotisé (plus connu sous le nom de « bras télémanipulateur » sur les navettes spatiales états-uniennes et qui était logé dans la « baie cargo » de celles-ci : une sorte de coffre sur le dos des navettes).
Les États-Unis considèrent que ce trio fait partie d’un programme de développement d’armement antisatellite.
Des projets d’emploi de satellite doté d’un bras robotisé destiné à neutraliser les équipements orbitaux de l’adversaire avaient été développés par l’Union soviétique durant la Guerre froide. Il aurait été repris par la Chine qui désire détenir un moyen de contrer les projets d’expansion états-unienne dans l’espace.
Le Pentagone s’inquiète d’un programme « Star Wars » Chinois qui conduirait à la neutralisation de la flotte des satellites utilisés pour le commandement militaire et le contrôle des matériels, l’orientation des armes de précision, de communication et de collecte de renseignements.
Déjà en novembre 2012, Pékin avait procédé au lancement de deux satellites suspectés de faire partie de ce programme militaire. Qualifiés de « satellites tueurs » par les États-Unis, il s’agirait plutôt de « satellites perturbateurs », dont les actions de capture ou de modification de l’orbite ou de brouillage des moyens de communication seraient un pendant acceptable à une destruction pure et simple (qui peut être considérée comme un acte de guerre).
L’US Navy n’est pas en reste, puisque depuis 2008, elle s’est dotée de son propre système de missiles antisatellites avec le RIM-161 Standard Missile 3, d’un coût unitaire variant entre 10 et 15 millions de dollars selon les modèles.
Cyberguerre, développement d’un réseau de « satellites perturbateurs », programme de lanceurs « Longue Marche 5 » (destinés au vols habités), mise en place d’une force aéronavale : bien que déterminée à mettre en place des moyens afin de contrer la suprématie états-unienne, la Chine devra déployer des efforts colossaux pour rivaliser avec Washington et son hyper-machine de guerre.