Egalité et Réconciliation
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Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

La réponse de Me Eolas

Il est certain que Me Eolas ne cache pas un sentiment légèrement anticlérical, au moins à l’encontre de l’association qui a attaqué les deux publicitaires, dans le cas de la jurisprudence développé.

Cependant, sa courte analyse sur la validation ou pas du blasphème par le droit vaut son petit détour, surtout en cette période où l’oligarchie multiplie les attaques contre les deux principales religions, la troisième restant étonnamment en retrait.

Toute l’astuce de Thomas Jolly et sa fine équipe fut d’utiliser le déni plausible à chaque étape du spectacle (le Cavalier de l’Apocalypse ? Que nenni ! Seulement le cheval mythique représentant la Seine, etc.).

Ainsi donc, selon cette duplice technique, la scène de la Cène n’était pas la Cène mais simplement une bacchanale, libre interprétation du Festin des dieux de Jan van Bijlert :

Sur l’Olympe, les dieux sont rassemblés pour un banquet célébrant le mariage de Thétis et Pélée. À gauche se tiennent Minerve, Diane, Mars et Vénus accompagnés de l’Amour. Flore, la déesse du printemps, se trouve derrière eux. Apollon couronné, identifiable à sa lyre, préside au centre de la table. On reconnaît plus loin Hercule avec sa massue et Neptune avec son trident. À l’extrême-droite, Eris a déposé sur la table la pomme de la discorde.

Source : Musée Magnin

Or, sur ce même site du musée Magnin qui accueille ledit tableau, on peut lire :

Plusieurs tendances de la peinture hollandaise du Siècle d’or sont illustrées. On y trouve Pieter Lastman, maître de Rembrandt, ainsi que Jacob de Wet, vraisemblablement élève de Rembrandt. Des peintres d’Utrecht, un temps versés dans le caravagisme, les Magnin ont retenu Van Bijlert, dont Le Festin des dieux mêle de façon troublante l’iconographie mythologique à celle de la Cène.

Source : Musée Magnin

Mieux, dans le musée lui-même, la description est on ne peut plus claire :

 

 

Moralité : on nous prend donc bien pour des truffes.

La Rédaction d’E&R

 


 

Je lis beaucoup l’affirmation péremptoire que l’action envisagée par quelques extrême-zinzins pour le caractère soi-disant blasphématoire de la cérémonie d’ouverture ne saurait aboutir car, je cite « le blasphème n’existe pas en droit français. »

 

Il est exact de dire que le blasphème n’est pas une infraction pénale, ENCORE QUE. Il peut l’être s’il prend une certaine forme, mais c’est cette forme qui est frappée par la loi, pas le blasphème en lui-même.

Ainsi, l’article 32 de la loi de 1905, oui, LA loi sur la laïcité qui protège le libre exercice des religions n’en déplaisent à ceux qui semblent convaincus qu’elle interdit toute expression de foi sur la voie publique, punit punit d’un an de prison ceux qui :

« auront empêché, retardé ou interrompu les exercices d’un culte par des troubles ou désordres causés dans le local servant à ces exercices. »

Ainsi, le blasphème proféré ou commis pendant l’exercice d’un culte dans un local dédié au culte et qui a pour objet ou pour effet d’empêcher ledit culte sera puni. Mais c’est un délit de blasphème incident, j’en conviens.

De manière principale, proférer un propos blasphématoire ou commettre un blasphème par tout moyen n’est pas en soi une infraction pénale (ce qui ne veut pas dire que c’est une bonne idée).

Mais il existe un domaine bien plus ouvert à toute forme de faute puisqu’il n’exige pas que ces fautes soit prédéfinies par un texte antérieur à l’acte : le droit civil.

Et il y a de la jurisprudence en la matière, souvenez-vous, c’était hier, c’était il y a presque 20 ans. L’affaire Girbaud.

 

 

Et déjà à l’époque des grenouilles de bénitier s’étaient offusquées et indignées de ce que l’on utilisât l’iconographie de leur religion pour vendre des fripes, certes coûteuses. Le fait que la scène de la Cène représente des femmes au lieu d’hommes n’a rien dû arranger.

Et une association baptisée par antiphrase Croyances et Liberté (car de croyances elle n’en avait qu’une, et de liberté, n’en voulait aucune pour les autres) a assigné en référé l’annonceur et l’agence de communication ayant créé ce visuel).

 

 

L’agence et le couple de tailleurs fit appel. Fatalitas, la cour d’appel confirma l’excommunication le 15 avril 2005. Oui, chers jeunes confrères, chères jeunes consœurs, à l’époque, on pouvait obtenir un arrêt d’appel en matière de référé en un mois.

La cour estima que « cette affiche, dont la recherche esthétique n’était pas contestée, reproduisait à l’évidence la Cène de Jésus-Christ..., délibérément provoquant ;

« Que cet événement fondateur du christianisme, lors duquel Jésus-Christ institua le sacrement de l’Eucharistie, faisait incontestablement partie des éléments essentiels de la foi catholique ;

« Que dès lors l’installation de l’affiche litigieuse sous la forme d’une bâche géante sur le passage d’un très grand nombre de personnes, constituait l’utilisation dévoyée, à grande échelle, d’un des principaux symboles de la religion catholique,

« à des fins publicitaires et commerciales en sorte que l’association Croyances et libertés était bien fondée à soutenir qu’il était fait gravement injure, […] aux sentiments religieux et à la foi des catholiques…

« et que cette représentation outrageante d’un thème sacré détourné par une publicité commerciale leur causait ainsi un trouble manifestement illicite qu’il importait de faire cesser par la mesure sollicitée ;

« que ladite composition n’avait d’évidence pour objet que de choquer celui qui la découvrait afin de retenir son attention sur la représentation saugrenue de la Cène ainsi travestie, en y ajoutant ostensiblement une attitude équivoque de certains personnages,

« et ce, au profit de la marque commerciale inscrite au-dessus de ce tableau délibérément provoquant ; que le caractère artistique et l’esthétisme recherchés dans ce visuel publicitaire n’empêchait pas celui-ci de constituer,…

« …même si l’institution de l’Eucharistie n’y était pas traitée, un dévoiement caractérisé d’un acte fondateur de la religion chrétienne avec un élément de nudité racoleur, au mépris du caractère sacré de l’instant saisi. »

Ainsi, le droit civil permet ce que le droit pénal ne permet pas, de sanctionner celui qui heurte les croyances d’autrui par une image, une parole, ou tout support.

L’agence et les créateurs se sont pourvues en cassation, et le 14 novembre 2006, la 1re chambre civile ressuscita la publicité interdite et dit vade retro à l’association, en estimant

« qu’en retenant ainsi l’existence d’un trouble manifestement illicite, quand la seule parodie de la forme donnée à la représentation de la Cène qui n’avait pas pour objectif d’outrager les fidèles de confession catholique, ni de les atteindre dans leur considération en raison de leur obédience,… »

« …ne constitue pas l’injure, attaque personnelle et directe dirigée contre un groupe de personnes en raison de leur appartenance religieuse », la cour d’appel a violé notamment l’article 10 de la CEDH, qui protège la liberté d’expression. Une fois de plus, merci qui ?

Alors, tout est bien qui finit bien, on peut blasphémer en paix ?
Pas si vite.
Lisons bien ce que dit la Cour.
La photo échappe à son ire car : — la photo n’avait pas pour objectif d’outrager les fidèles ; — ni de les atteindre dans leur considération ;

A contrario, si une représentation quelconque avait un tel objectif, la cour envisagerait fort bien de valider son interdiction. Et, mais c’est un sujet qui échappe à la juridiction du référé, accorder des dommages-intérêts de ce fait.

Bref, sanctionner des propos blasphématoires est possible, s’ils ont pour objectif d’outrager les fidèles ou les atteindre dans leur considération. Ce qui est souvent l’objet du blasphème.

Les blasphémateurs attaquent

 






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30 Commentaires

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  • #3401404
    Le 31 juillet à 15:12 par Dream 13
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    " on peut sanctionner les propos blasphématoires s’ils ont pour objectif d’ outrager les fidèles ou les atteindre dans leur considération. Ce qui est souvent l’objet du blasphème ", Ah ! Ah ! effectivement, c’est souvent et même toujours l’objet du blasphème ! Sinon pourquoi éprouverait on le besoin de blasphèmer ?

     

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  • #3401488
    Le 31 juillet à 17:21 par le goy rebelle
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    Quel rapport avec le sport ?
    C’était en fait une célébration du vice, une forme de gay pride planétaire. Même "L’Hymne à l’amour" constituant le point d’orgue de cette manifestation célébrait les déviants (et non le sport) par un provoquant :
    "Je me fous du monde entier"
    Je m’inquiète pour les 3 enfants transportés sur le Styx (fleuve des Enfers) par Charon lors de l’ouverture des JO. Tout étant symbolique dans ce spectacle, que voulait dire cette scène non reprise sur les vidéos que j’ai eu l’occasion de consulter.

     

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    • #3401735
      Le 1er août à 02:21 par piquez-la !
      Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

      On va probablement les revoir pour la cérémonie de clôture, la tête en moins, nous faisant de grands signes, avec les applaudissements d’Hidalgo : "Bravo les enfants !"

       
    • #3401765
      Le 1er août à 05:23 par MAD MAX
      Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

      @le goy rebelle, il n’y a aucun rapport avec le sport, il s’agit de faire l’apologie de la dépravation, surtout de la pédophilie.

       
  • #3401573
    Le 31 juillet à 20:26 par Louise
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    Ce qui est fort amusant, c’est qu’on tient la "Cène" telle que
    tout le monde se l’imagine, pour une œuvre sacrée.

    Or, déjà c’est une représentation (tu ne fera pas d’images).
    et c’est bien l’oeuvre d’un artiste peintre.
    Leonard De Vinci, vers 1500.

    Les Catholiques ne voient ils la quenelle qu’ils sont entrain de se mettre
    tous seuls ? comme des grands.... (ou des petits).

    Vous venez clamer le fondement de votre religion sur une peinture
    du tout début de la "re-naissance" (de qui ? de quoi ?).

    Renaissance après quoi ? Ce sont les premières "lumières"
    Que fussent donc les ténèbres, l’âge sombre dans ce contexte ?
    C’est incroyable d’afficher publiquement une telle ineptie
    et méconnaissance dans la foi.

     

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    • #3401822
      Le 1er août à 08:17 par Leron
      Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

      Tu ne feras pas d image de dieu, mais tu peux faire celle de son incarnation. Cette incarnation est ce qui distingue le christianisme des autres religions monothéistes. Dieu s incarne en Jésus , en l humanité, en l univers

       
    • #3402139
      Le 1er août à 16:10 par Mouai
      Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

      oui c’est ça Louise, ils ont détourné un tableau - allons même plus loin : ils ont détourné une toile sur un cadre en bois, des pigments, et de l’huile ;

      parce que ce qui les intéressait c’était juste la mise en scène, le côté banquet, et tout le monde sait qu’il n’ya qu’une image référence dans l’univers sur ce thème-là, Ils n’y peuvent rien si c’est tombé sur la Cène, eux c’est juste les couleurs et l’huile qui les intéressait..

      D’ailleurs ils ont fouillé dans toute l’histoire de l’Art, et après 2 ou 3 ans d’intense recherche ils sont enfin tombé sur ce tableau (ils sont tellement nuls en imagination que si tu leur donne pas une image ils sauraient pas comment rassembler des personnes dans un cadre)

      ils ont donc détourné des couleurs d’il y a 4 siècles (passionnant), les ont orienté façon pop culture. Mais ils n’ont pas touché au sujet, oh ça non, juste les couleurs, parce que ce tableau ne représente rien, c’est de l’art contemporain d’avant garde, juste des traits et des couleurs qui ne signifient rien par eux-mêmes...

      Merci de ce rappel si intelligent Louise, médaille d’or pour toi (sans préciser la discipline..)

       
  • #3401611
    Le 31 juillet à 21:55 par Charles
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    Il faut utiliser leurs armes non pas en les attaquant pour blasphème mais incitation à la haine, femme décapitée, simulation d’égorgement d’enfant. C’est du beurre.

     

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  • #3401724
    Le 1er août à 01:35 par Dentavie
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    Que les croyants soient choqués par le mauvais goût de cette représentation
    c’est tout à fait légitime.

    Mais c’est donner beaucoup de pouvoir à une pauvre mise en scène,

    On sait déjà qu’il ne se passera rien et que cette histoire tombera aux oubliettes,
    au prochain "attentat" au couteau ils auront tous rembrayés sur les marottes habituelles.

    A quoi bon chercher la validation ou la réparation de la part d’un système corrompu.

     

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  • #3401728
    Le 1er août à 01:54 par Kal
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    Normal, avec la laïcité, la religion relève de sphère privé lorsque le cul s’expose en public.

     

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  • #3401751
    Le 1er août à 04:14 par menfin
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    ce baveux, à vouloir faire l’intéressant,
    encore un intello pur sans coeur ni conscience,
    se tire une balle dans chaque pied :
    - il confirme ces blasphèmes provocateurs ;
    - il pense achopper son raisonnement par la liberté d’expression,
    dont chacun sait la serpillère loqueteuse, partisane, qu’elle est devenue....
    raisonnement donc totalement foireux, et tout à fait contre-productif pour son camp....
    _aussi, j’attends avec délectation les réponses du sniper fantomAS dans la semaine sur twitter de sapaudia.... ;-D

     

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  • #3401767
    Le 1er août à 05:29 par Madame73
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    Au vu et au su du Monde entier.
    Je n’attendais pas moins qu’une réaction tiède de Notre Église et de tous ses pontes à la botte se Leurs Maîtres.
    "Ils" ont choisi la Mort.
    "J’ai" choisi le Chemin de vérité et de Vie et
    je prie pour notre rédemption.

     

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  • #3402017
    Le 1er août à 13:11 par miles davis
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    Finalement nous avons de la chance. Nous aurions pu avoir la Dombasle en Aphrodite, dans un coquillage sur la Seine...

     

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  • #3402205
    Le 1er août à 17:50 par Domus
    Cérémonie des JO : blasphème ou pas blasphème ?

    par Domus
    Le blasphème ne concerne que les croyants, toutes religions confondues.
    Étant donné que , je cite : règlement CIO : – Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique (podium en l’occurrence).
    De la part des sportifs, sponsors, c’est limite, mais de la part des organisateurs, ça craint : soit, ils n’ont pas pensé que ça pourrait choquer certains croyants, soit ils le savaient très bien et ils ont continuer le travail largement entamé d’atteindre la chrétienté qui est le socle de l’Histoire de France et qu’il faut détruire. Donc, ils sont évidemment fautifs.

    Toutefois, l’équipe algérienne a fait sa démonstration par rapport aux algériens jetés dans la Seine à une certaine époque. Est-ce qu’ils pensent que ça peut aussi heurter ceux qui ont souffert des terroristes de l’époque pendant cette guerre ? Et pendant qu’on y est, on va bien se retrouver avec un drapeau palestinien, et puis après on va avoir les tibétains qui vont sortir aussi leur drapeau, les noirs qui vont ressortir le drapeau avec Luther king, etc ..et chacun va y aller de sa revendication visuelle.

    Ce qui est désagréable, voire chiant , pour ceux qui n’adhèrent à aucune de celle-ci, et même si c’est le cas, c’est ni le lieu, ni le moment.

    Logiquement, au départ, c’est une trêve, les seuls combats, sont ceux du sport, et chaque participant est fier de représenter son pays et son drapeau, dans la joie et ça fait une pause dans ce monde de tarés.

    Et ben, non, il a fallu que ce qui aurait été la fête du sport , devienne un support pour que chacun balance ses convictions ; et qu’elles soient religieuses ou politiques, ou raciales , elles n’ont pas leur place ici.

    Le hic dans cette histoire , c’est le pays organisateur qui a commencé à dépasser la ligne jaune et taper directement où il fallait, posant la cerise sur le gâteau woke, LGBT, péd...... avec les messages dangereux que ça envoie évidemment, donc pas étonnant que les croyants se soient sentis touchés terriblement.

    On commence quand même à voir un rétropédalage chez certains, avec excuses ( sincères ou pas ? ) au cas où .

    Mais bon, je parie que ça va être encore l’occasion pour les gauchos de service à l’A.N d’en faire de la récupération politique.
    A quel moment, on peut être peinard dans ce pays sans que tout dégénère ?

     

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