Au moins sept personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans plusieurs incidents survenus dans un quartier du nord de Bangui, où la tension restait très vive jeudi matin, selon des sources militaires et humanitaires.
Trois cadavres, dont un jeune d’une quinzaine d’années, tué par balle, étaient entreposés à la mosquée du quartier Bégoua 3, à la sortie nord de Bangui, ont constaté des journalistes de l’AFP. De son côté, la Croix-rouge centrafricaine a indiqué avoir ramassé dans la matinée les cadavres de 4 hommes tués à l’arme blanche.
Des habitants du quartier ont accusé les militaires français de l’opération Sangaris d’avoir tiré sur les trois hommes lors d’une opération de fouille.
Ils ont tiré sur les trois hommes, a accusé un jeune homme en montrant des douilles éparpillées près d’une tache de sang devant la porte d’une maison.
Contactée, l’armée a confirmé un accrochage mais démenti tout lien avec les morts. Hier en fin d’après-midi nous avons été pris à partie par des éléments armés non identifiés. Nous avons riposté mais il n’y a aucune confirmation de bilan. Les trois morts n’ont rien à voir avec l’accrochage, a déclaré une source militaire française.
Les quatre cadavres ramassés par la Croix-rouge centrafricaine étaient des chrétiens, dont trois passagers d’un taxi-brousse, tués à l’arme blanche, selon l’ONG. Plusieurs habitants chrétiens ont affirmé avoir été attaqués par des Séléka, les combattants musulmans.
Selon divers témoignages, les incidents ont commencé en fin d’après-midi mercredi. Nous avons entendu des coups de feu dans le quartier vers 18-19H, a expliqué un militaire centrafricain à la barrière du PK12 marquant la sortie nord de la ville, où sont postés des éléments centrafricains et de l’opération française Sangaris.
Des éléments français sont allés voir et après leur retour il y a eu du grabuge. Des centaines de chrétiens sont venus se réfugier de notre côté, et ont passé la nuit ici, a-t-il dit.
Il y avait des femmes, des enfants, les gens étaient traumatisés, a raconté Toussaint Khéty, un jeune vendeur près de la barrière à PK12.
De leur côté, les civils musulmans continuaient à fuir vers le Tchad. Jeudi matin, des dizaines d’entre eux s’entassaient dans des camions partant vers le nord et escortés par les soldats tchadiens de la Misca, a constaté l’AFP.
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