Suite à des combats à Batangafo, au nord de Bangui, la semaine dernière, des militaires français de l’opération Sangaris, alors en mission de reconnaissance dans le secteur en appui à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), ont été durement accrochés par une centaine de combattants qui, dotés de missiles antichars appartenaient à l’ex-coalition rebelle de la Séléka qui avait renversé le président centrafricain François Bozizé en mars 2013.
Les assaillants agissant de « manière coordonnée » pour tenter de déborder le dispostif français à « plusieurs reprises », ces combats, a précisé l’État-major des armées (EMA), ont nécessité un appui aérien fourni par des Rafale venus de N’Djamena et des hélicoptères. Cette séquence à duré près de 7 heures.
Si les militaires français du GTIA de Boissieu [1] n’ont pas eu à déplorer de pertes, ce ne serait pas le cas de la MISCA, qui, selon RFI, aurait eu deux soldats congolais tués. En outre, toujours d’après la même source, au moins 50 combattants de la Séléka auraient été « neutralisés ».
Pour autant, les ex-rebelles sont revenus à la charge le lendemain. Alors que les militaires français poursuivaient leur mission et mettaient un dispositif de contrôle de zone dans le secteur en coordination avec la MISCA, ils ont de nouveau été pris à partie par des éléments de la Séléka au cours de la soirée. L’EMA parle d’ « accrochages violents » avec des « individus armés très hostiles ». Une fois encore, un appui aérien a été nécessaire.
À priori, les responsables de la Séléka n’ont pas accepté les « mesures de confiance », c’est à dire de se faire désarmer et de rester dans leurs cantonnements. Lors de ces nouveaux combats, deux militaires français ont été blessés, de même qu’un soldat de la MISCA. Ils ont été rapidement évacués vers Bangui. Leur pronostic vital, a indiqué l’état-major, n’est pas engagé.
Le 6 août, aucun nouvel accrochage n’a été signalé. Toutefois, la situation à Batangafo reste tendue. Les opérations de la force Sangaris et de la MISCA sont encore en cours.
Ces combats ont eu lieu alors que le Premier ministre centrafricain, André Nzapayéké, a démissionné, apparemment pour faciliter l’application de l’accord d’arrêt des hostilités signé à Brazzaville le 23 juillet dernier. Ce texte a par ailleurs été rejetté par l’état-major de l’ex-Séléka.