23 comparutions immédiates ont eu lieu la semaine dernière suite aux débordements ayant entaché le titre de champion de France du PSG dimanche 12 mai.
Plusieurs personnes ont été condamnées à du sursis, certaines à de la prison ferme. Dans le récit que dresse Libération des 4 condamnations de mercredi soir, les prénoms des accusés ont été modifiés. Ainsi, alors que sur les vidéos de la police, on remarque surtout des casseurs banlieusards et issus de l’immigration, Libération nous parle d’Alexandre, de Nicolas, d’Anthony et de Tariq. Des prénoms « bien de chez nous », à l’exception de Tariq, présenté comme un Pakistanais de 18 ans. « Le Pakistan c’est loin, très loin, et Tariq, contrairement aux autres casseurs, n’a sans doute pas la nationalité française » analyse Benoît Rayski sur Boulevard Voltaire.
Même constatation dans le Nouvel Observateur, sur FranceTVinfo ou encore sur Politis. On retrouve cette fois Arnaud, Romain, Raphaël et Mohammad (le Pakistanais). Libération va même plus loin en publiant un témoignage d’un supporter du PSG, accusant surtout les « ultras » et faisant le lien d’avec les identitaires de la Manif pour tous. Son nom (modifié) : Yoni Goldinsky. « Ça c’est bien trouvé ! s’exclame Benoît Rayski. Pas besoin d’être grand connaisseur pour savoir que ça fait juif, très juif. Et c’est sans conteste un certificat absolu d’objectivité pour cet intéressant témoignage. Avec un tel nom, c’est sûr qu’il ne s’agit pas d’un “ultra” : ces derniers sont réputés racistes et antisémites. Avec un tel nom, il ne peut pas être confondu avec les racailles de banlieue qui s’appellent tout à fait autrement. Un témoignage neutre donc et, bien sûr, casher à défaut d’être hallal. »
Une présentation faussée de la réalité qui rejoint la tendance actuelle de nos médias : faire le lien entre les casseurs de dimanche soir et les opposants au « mariage pour tous ».
Les faits similaires ne se comptent plus sur les doigts d’une main. En juin 2012, un article de Serge Le Luyer dans Le Monde avait remplacé un prénom d’origine arabe par celui de « Vladimir » pour un homicide commis contre un collégien de 13 ans à Rennes. Cette petite manipulation avait valu à son auteur un Bobard d’Argent pour « l’art de faire d’une pierre deux coups : on cache l’origine musulmane du meurtrier, on diabolise le prénom du “méchant” président Poutine ».