Révéler les identités des étudiants pro-palestiniens pour les empêcher d’obtenir un emploi, c’est le but de Canary Mission, un site récemment lancé outre-Atlantique.
La page de présentation, probablement écrite par une sorte de Grégory Chelli local, indique :
« La base de données Canary Mission a été créée pour exposer les individus et les groupes anti-liberté, anti-américains et antisémites, afin de protéger le public et nos valeurs démocratiques. Chaque individu et organisation a été soigneusement étudié et sourcé. Si vous appréciez le travail de Canary Mission, s’il vous plaît aidez-nous à continuer en nous soumettant un profil et un don. »
La vidéo de promotion explique :
« Il est de votre devoir d’assurer que les radicaux d’aujourd’hui ne seront pas les employés de demain. »
Longs et détaillés, les dossiers individuels des étudiants fichés comprennent des vidéos et des photographies des militants, ainsi que des liens vers leurs pages Facebook, Twitter et profils LinkedIn.
Si cet organe de délation se garde bien d’afficher l’identité de ses créateurs et de ses bailleurs de fonds, leurs méthodes sont défendues en haut lieu dans la communauté juive américaine. En effet dans le quotidien israélien Haaretz (27 mai 2015), l’influent Daniel Pipes, président du Middle East Forum, membre du Council on Foreign Relations et ancien directeur de l’Institut des États-Unis pour la paix (où il fut nommé par George W. Bush entre 2003 et 2005), reprend mot pour mot l’argumentaire de la mystérieuse « Canary Mission » :
« La collecte d’informations sur les étudiants a une valeur particulière parce qu’elle signale qu’attaquer Israël est une affaire sérieuse, pas un jeu sans conséquence, et que leurs actions peuvent endommager à la fois Israël et leur future carrière. »