Ainsi donc la patrie de Saint-Etienne subirait "une grave dérive autoritaire", sa nouvelle Constitution serait "liberticide", la Hongrie verrait "ressurgir de vieux démons endormis", "la démocratie serait en danger".
Bref, comme à l’accoutumée les putains de l’information-Système, les bureaucrates bruxellois, la sociopathe Hillary Clinton ont gratifié téléspectateurs, auditeurs, lecteurs et autres électeurs du sempiternel couplet sur le retour des zeurléplusombres.
Toutefois, il est assez délectable de voir qu’un nombre de plus en plus conséquent d’internautes ne marchent plus dans cette combine usée jusqu’à la corde.
Une rapide navigation sur les différents espaces de discussion des sites des grands média nationaux suffit à s’en convaincre.
Mais qu’a donc proposé le vilain Viktor Orban pour "être mis au ban" de l’UE et être tancé par le très "vertueux" eurodéputé Dany Cohn-Bendit ?
Rapide tour d’horizon des "terribles régressions" orchestrées par Ubu-Orban :
L’appellation « République de Hongrie » disparaît au profit de la seule « Hongrie ». (1)
Evidemment les sphincters républicains sont en émoi devant une telle infamie. De notre côté, nous n’hésiterons pas à féliciter Orban pour ce choix.
Car dire République française n’a nullement la même valeur, ni la même portée symbolique que "France". Dans "République française" ce n’est pas l’adjectif qualificatif "française" qui compte, mais bien le nom "République". Le régime politique a pris le dessus sur une réalité historique et charnelle.
Quand on transforme la France en une simple épithète ("française") on la rabougrit, on la rétrécit, on la dessèche.
Sans parler du cortège de loges, de cercles d’influences pernicieux et de ploutocrates sangsues que recoupent le vocable "République".
Introduction d’une référence explicite à « Dieu » dans la Constitution : « Dieu bénisse les Hongrois ».
Oh le salaud ! Là il dépasse les bornes. Ainsi la Hongrie serait une terre chrétienne ? Encore si Orban avait fait preuve d’œcuménisme en inscrivant : "Allah, Yahvé et Dieu bénissent la Hongrie" on aurait pu comprendre, mais là quel sectarisme, quelle étroitesse d’esprit !
Certes, les Hongrois ont vécu sous le joug ottoman durant 173 ans (1526-1699), mais il ne faut pas charrier.
Un pays européen encore doté d’une conscience historique et identitaire, quelle anomalie pour le moins suspecte.
Les communautés religieuses bénéficiant de subventions publiques sont réduites de 300 à 14.
On espère que les loubavitchs et les tablighs bénéficient encore des largesses de Budapest, sinon il va être urgent de penser à une campagne de bombardements démocratiques.
Le droit de vote est reconnu aux Hongrois d’origine vivant à l’étranger. Irrédentisme malheureux certes, mais c’est toujours plus pertinent que le droit de vote des étrangers vivant sur le sol national...
La Constitution rend rétroactivement « responsables des crimes communistes » commis jusqu’en 1989 les dirigeants de l’actuel Parti socialiste (ex-communiste). Ce choix est effectivement une faute politique. Un Chef d’Etat doit toujours œuvrer à la concorde nationale, doit savoir amnistier et favoriser la réconciliation.
Mais c’est peut-être plus facile à dire qu’à faire lorsqu’on vit dans un pays qui a subi la sanglante répression soviétique en 1956.
Parmi ceux qui critiquent d’ailleurs Orban aujourd’hui, quelques uns n’hésitaient pas à applaudir l’écrasement de Budapest, félicitaient le "délicat" Janos Kadar et fustigeaient le courant réformateur d’Imre Nagy.
La paille et la poutre
La Constitution précise que l’embryon est un être humain dès le début de la grossesse.
Encore un qui n’a pas compris le fabuleux progrès et cette grande conquête que constitue l’avortement. Ce n’est pas demain que les Hongrois connaîtront les joies de voir 200.000 enfants à naître annuellement passés à la moulinette par les séides de Momone Veil.
Les Hongrois sont une vraie bande de barbares ! Pire que des Serbes ou des Irakiens ces gens-là !
La Constitution dispose que le mariage ne peut avoir lieu qu’entre un homme et une femme, excluant les mariages homosexuels.
Mamère, Delanoë et Autain risquent de réclamer des sanctions internationales et un embargo contre ce "pays rétrograde, arriéré, archaïque et homophobe" incapable de prendre exemple sur la "cérémonie progressiste" de Bègles et de s’inspirer d’un pays introduisant la théorie du "gender" dans ses programmes scolaires.
Banque centrale : l’influence du gouvernement est renforcée. Son président ne pourra plus choisir ses trois adjoints qui seront désignés par le Premier ministre.
Ah voilà ! Nous y sommes. Tout s’éclaire comme dirait ma grand-mère. Le reste, l’oligarchie pouvait encore pardonner, mais la mise sous tutelle de la banque centrale relève du casus belli. L’ineffable Juppé a déjà mis en garde contre cette disposition.
Comme pour la Syrie, une résolution de l’ONU pour mettre fin à cette insupportable preuve d’autoritarisme, Alain ?
Et ce n’est pas tout, le "despote" Orban en rajoute en repoussant aux calendes grecques l’intégration de la Hongrie dans ce miracle économique qu’est l’Euroland, voici la preuve :
Le forint devient constitutionnellement la devise nationale. Conséquence : une adhésion à l’euro de la Hongrie, objectif de Budapest à l’horizon 2020, nécessitera au Parlement une majorité des deux-tiers. Faites donner l’aviation parbleu !
Et comme si cela ne suffisait pas et pour aggraver un peu plus son cas, le "tyran" de Budapest est à l’origine d’une loi très importante qui a été adoptée par le parlement hongrois en septembre dernier. Cette loi permet désormais aux Hongrois ayant souscrit des crédits en francs suisses, euros ou yens, via des produits financiers complexes de banques étrangères, à effectuer leur remboursement en forints, la monnaie nationale !
Les ménages pourront donc rembourser à un taux de change fixe préférentiel. Les Hongrois avaient jusqu’au 30 décembre pour déposer leur demande auprès des banques et disposent encore de 60 jours pour effectuer leur remboursement. Les endettés pourraient avoir accès à des crédits en forints pour financer leurs transactions, ce qui reviendra à reconvertir ces crédits dans la monnaie hongroise. Ce sont donc les établissements de crédits qui devront éponger la différence.
Le gouvernement hongrois a même réussi à rapatrier 11 milliards d’euros accumulés dans les fonds de pensions étrangers vers les caisses de l’Etat et à imposer une taxe exceptionnelle aux banques et aux grandes entreprises étrangères.
Guère étonnant que ces messieurs de Libé-Rothshild n’apprécient guère le bonhomme...
Et pour couronner le tout Orban a déclaré vouloir "mettre fin à l’ère des banquiers" afin de « protéger les gens dupés par une pratique qui leur fait porter tous les risques et toutes les pertes ». Populisme et démagogie de bas étage quand tu nous tiens...
Pour rappel, l’assemblée nationale hongroise (qui a donc constitué le gouvernement actuel), a été élue démocratiquement, par les électeurs, sur un programme qui annonçait en partie les réformes constitutionnelles et fondamentales à venir. C’est donc un peuple qui a décidé de porter, Viktor Orban au pouvoir (Fidesz), avec une majorité de 2/3 de l’assemblée, avec le Jobbik (droite nationale, 47 députés) comme alliés.
Enfin, précisons qu’au moment même où les courageux éditorialistes parisiens étaient abasourdis et atterrés par le chemin pris par Budapest, Obama debout sur son pavois et l’Establishment washingtonien, mettaient les derniers signes de ponctuation et promulguaient la National Defense Authorization Act (NDAA) instaurant de facto la loi martiale aux États-Unis et faisant passer le Patriot Act de l’ère Bush-Cheney pour une apogée démocratique.
On peut donc le voir, comme en 1956, la bourgeoisie française toujours aussi éclairée ne se trompe jamais d’ennemi...