Sandra Bertin, la dirigeante du Centre de supervision urbain de Nice, qui accuse le ministère de l’Intérieur de lui avoir demandé de modifier son rapport sur le dispositif policier déployé le soir de l’attentat, comparaîtra le 4 janvier à Paris.
La chef du Centre de supervision urbain (CSU) de Nice, qui affirme avoir reçu des « pressions » de la part du ministère de l’Intérieur pour qu’elle change son rapport après l’attentat du 14 juillet à Nice, a été appelée à comparaître devant la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris le 4 janvier. Elle devra répondre de « diffamation », rapporte le journal d’information local Nice Matin.
Sandra #Bertin aurait échangé avec la n°3 de la direction centrale de la sécurité publique https://t.co/PIkiiW55E6 pic.twitter.com/kLPDwoSMsB
— RT France (@RTenfrancais) 25 juillet 2016
L’ancien maire niçois Christian Estrosi a qualifié ce procès d’« acharnement scandaleux contre une policière municipale exemplaire ».
À la suite de l’attentat de Nice, dans lequel 86 personnes ont trouvé la mort, Sandra Bertin avait déclaré au journal français JDD :
« J’ai été harcelée pendant une heure, on m’a ordonné de taper des positions spécifiques de la police nationale que je n’ai pas vues à l’écran. A tel point que j’ai dû physiquement renvoyer du CSU l’émissaire du ministère ! J’ai finalement envoyé par email une version PDF non modifiable et une autre modifiable. »
Soutenu par le chef de l’État François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait déposé une plainte pour diffamation, déplorant des « accusations indignes ».
La policière avait toutefois bénéficié de plusieurs soutiens politiques dans l’opposition, à commencer par le vice-président du FN Florian Philippot ou encore Nadine Morano, membre du parti Les Républicains.
Une autre enquête pour « abus d’autorité » avait été ouverte à Nice, afin de vérifier l’exactitude des propos de Sandra Bertin.